PSG : Le petit Beckham illustré par son biographe

Ecrivain et journaliste anglais, Tom Watt a collaboré avec David Beckham pour réaliser son autobiographie, My Side, parue en 2003. Pour RMC Sport, il a accepté de mieux nous faire découvrir le « Spice Boy ». Un éclairage très instructif.

On croit le connaître. On le voit partout, tout le temps, ses moindres faits et gestes captés par les caméras, la moindre de ses déclarations analysée. Même les pérégrinations de sa femme dans les magasins ou de ses enfants à l’école sont scrutées. Mais dans le fond, au-delà du glamour et des paillettes, qui est véritablement David Beckham ? Qui se cache derrière la superstar ? Et comment David l’homme influe-t-il sur les choix de « Becks » l’idole ? Peu de gens peuvent nous éclairer sur ces aspects. Tom Watt est l’un d’entre eux. Ecrivain et journaliste anglais, il a collaboré avec le « Spice Boy » pour la rédaction de son autobiographie, My Side, sortie en 2003 et immense succès de librairie en Grande-Bretagne. De quoi connaître son Beckham illustré sur le bout des doigts.

Avec, d’abord, un constat. Si le joueur du PSG gère avec autant de flegme son statut quasi unique dans le sport mondial, il faut chercher la raison autour de lui. « David est un homme pour qui la famille est très importante, précise Watt dans un entretien à RMC Sport. Quand vous passez d’anonyme à superstar aussi vite, vous devez bien vous connaître vous-même pour ne pas vous laisser dépasser par tout ça. David a eu la chance d’avoir des parents qui sont des gens fantastiques. Quand il est devenu une star, il savait déjà qui il était grâce à ce solide environnement familial. Il a reproduit ça avec sa famille d’aujourd’hui, Victoria et les enfants. Ils passent en premier, avant tout le reste. Cela permet de mieux gérer tout ce qui vous arrive sur comme en dehors du terrain. »

Un passionné de foot

Watt offre également un regard particulier, nimbé d’une anecdote personnelle, sur la décision de Beckham de reverser son salaire parisien à une œuvre de charité pour les enfants. « Je ne suis pas surpris car je connais l’homme, explique l’écrivain et journaliste. J’ai écrit un livre, en 2010, sur la relation entre le football et les enfants à travers le monde. J’ai demandé à David d’écrire la préface et il a suggéré que je contacte l’UNICEF, pour laquelle il est ambassadeur, afin de lui reverser les droits d’auteur. Il n’a pas demandé d’argent pour écrire cette préface. Il a juste demandé cela. »

Un homme de famille au grand cœur, donc. Un fou furieux de football, aussi. Passionné, à coup sûr. « Ce que vous devez comprendre, c’est qu’il adore jouer au football, raconte Watt. Dans toutes ses décisions, c’est le football qui prime. Le reste vient après. C’est aussi un homme qui aime les découvertes, les aventures. A Paris, la combinaison des deux l’a convaincu. Il va avoir le temps de découvrir l’une des plus belles villes d’Europe et la possibilité de jouer dans un bon championnat ainsi qu’en Ligue des champions. » Pas de semi-retraite parisienne, donc ? « David a toujours donné tort aux gens, insiste-t-il. Il a retourné l’opinion de ceux qui avaient des idées arrêtées sur lui, Fabio Capello au Real Madrid par exemple, ou encore les supporters anglais lorsqu’ils estimaient qu’il était fini pour l’équipe nationale. Aujourd’hui, les Britanniques aiment et respectent David car il a su résister à toutes les critiques, à tous ceux qui l’ont traîné dans la boue. » Les mauvaises langues hexagonales sont prévenues.

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Beckham, simple vendeur de maillots ?|||

Depuis son arrivée au PSG, David Beckham voit souvent la même critique revenir : les dirigeants parisiens ne l’auraient fait venir que pour vendre des maillots à travers la planète. Un argument balayé par Tom Watt. « C’est stupide de dire ça. David va faire entrer le PSG dans une dimension que le club n’a pas. On parle quand même du sportif le plus célèbre de la planète. Il est bien plus reconnu dans le monde que ne peut l’être le PSG. C’est fantastique pour le club d’avoir un tel ambassadeur. Il sait très bien remplir ce rôle. Mais David reste un footballeur. Son travail, c’est en dehors mais aussi sur le terrain. Durant toute sa carrière, bien sûr, il a fait vendre beaucoup de maillots. Mais il a aussi bien joué au foot et gagné des trophées. Les deux vont ensemble. » Surtout avec un joueur si professionnel. « Il prend son métier très au sérieux, confirme Watt. Il se prépare le mieux possible. Son jeu est basé sur l’endurance et la qualité technique, pas la vitesse ou les dribbles. Sa compréhension du jeu est aujourd’hui meilleure qu’il y a dix ans. Il n’a plus la même énergie dans les jambes mais l’équipe peut bénéficier de sa connaissance du football et de son anticipation. Et sa qualité de passes reste fantastique. » La L1 devrait vite le vérifier.

Alexandre Herbinet avec Jérôme Sillon