Renouveau de la diffusion TV, nouvelles prérogatives de la DNCG, piratage... Les pistes de la FFF pour sauver le foot français à court terme

L'heure est grave. Et les mesures, proposées par le patron de la FFF Philippe Diallo, restituant les travaux issus des états généraux du foot pro qu'il avait initiés en mars, traduisent "l'urgence" dans laquelle se trouve le football français. Depuis le siège de la Fédération ce lundi, son président s'est longuement épanché sur la réforme de la gouvernance du foot pro. Diallo a ainsi listé plusieurs dispositifs de "court terme" portés par la FFF, répartis en trois axes.
Le premier concerne l'accord relatif à la séparation entre DAZN et la LFP. La plateforme britannique va mettre un terme à son contrat de diffusion de la Ligue 1 à la fin de la saison. Ce qui lui permettra de se positionner pour la prochaine chaîne que prévoit de lancer la Ligue. "La Fédération confirme son soutien à Nicolas de Tavernost (directeur général de LFP Media, NDLR) pour la mission qu'il entreprend aujourd'hui de consulter le marché", fait savoir Diallo.
En accord avec la Ligue, la FFF prévoit "à la fin du mois de mai" plusieurs propositions devant permettre à la Ligue 1 "d'être diffusée dans des conditions optimales", que ce soit en termes "éditorial", "de production" et "économique".
Contrôle de la multipropriété et de la taille des effectifs
Le deuxième point, plus longuement abordé par Philippe Diallo, concerne le passage des clubs devant la DNCG, prévu à la fin du mois de mai. Le président l'a rappelé: beaucoup de clubs s'en inquiètent, et la DNCG aussi. Le but serait donc de faire évoluer, "maintenant et demain", les prérogatives de l'organe de contrôle, afin de lui permettre "certaines manœuvres financières inspirées de l'UEFA", a-t-il avancé. Avant de lister plusieurs évolutions de son champ d'action.
Pêle-mêle: "Un plafonnement des masses salariales à hauteur de 70%" ; "un contrôle approfondi de la multipropriété" - avec notamment la définition d'une fair value ("juste valeur sur le marché") pour un joueur transféré d'un club vers un autre du même propriétaire ; "un meilleur contrôle sur les changements d'actionnariat" ; et enfin "une régulation visant à limiter les effectifs", à l'image de ce qui est en place lors des Coupes d'Europe, "avec des groupes limités à 25 joueurs et une dérogation pour les moins de 21 ans, qui permettrait de préserver la formation et les places pour les jeunes joueurs formés localement".
Enfin, la Fédération veut passer la vitesse supérieure concernant la lutte contre le piratage. Un point "essentiel", pour Diallo, alors "qu'une grande partie des fans a décidé de basculer sur des modes de visionnages illégaux". "La Fédération soutient totalement les dispositions contenues dans la proposition de loi menée par les sénateurs (Michel) Savin et (Laurent) Lafon qui prévoient des dispositifs de lutte contre le piratage de façon renforcée". Permettant notamment "de façon automatique et presque instantanée" l'arrêt des serveurs qui permettent de visionner ces matchs de manière illégale.