Riolo : "Leçons de Classique…"

Daniel Riolo - RMC Sport
3 titres nationaux, un exploit fantastique contre le Barça, au lendemain de sa victoire au Vélodrome, le PSG peut encore croire à tout ça.
Mais au départ d’un mois d’avril dingue, les joies ne peuvent qu’être de courte durée pour le PSG. Il faut, en effet, déjà oublier ce succès et envisager la suite.
D’abord, il y a les blessés. Sans Motta, sans David Luiz, en L1, le problème reste relatif. Encore une fois, on a vu hier, à quel point entre le PSG et les autres, il y a un gros fossé. Techniquement, Paris est tellement supérieur qu’il peut se permettre de jouer par intermittence. De réagir au lieu d’agir.
On l’avait vu face à Monaco ou l’OL il y a peu. Seule une terrible inefficacité avait alors privé le PSG de victoire.
Entendre toute la semaine des consultants renommés, des observateurs avisés dire que l’OM allait battre le PSG, ça m’a sidéré. Tenir des propos de supporters, de patron de bistro n’a rien à voir avec une analyse digne de ce nom. Bielsa a un mérite énorme d’avoir rendu cette équipe compétitive en L1, mais il faut cruellement manquer de lucidité pour ne pas voir qu’il y a, techniquement, 3 classes d’écart entre Paris et Marseille. Sans parler de l’expérience des joueurs, de leur vécu au plus haut niveau. On a vu dans la gestion émotionnelle du match à quel point l’OM a craqué.
Cet OM est admirable de courage, de générosité, mais s’il termine 3e, ce sera déjà très bien.
Revenons au PSG. Ce manque de tranchant offensif vient très simplement de ses attaquants. Cavani n’existe plus, Lavezzi est à la rue, Lucas blessé et pas apte à endosser autre chose qu’un rôle d’adjoint offensif. Et puis il y a Ibra. Son fantôme. Il ne passe plus en 1 contre 1. N’accélère plus, ne saute plus, n’avance plus. Son physique le lâche. Le PSG est meilleur sans lui, ça devient évident. La gestion de son cas dès cette fin de saison (on n’ose pas anticiper sur la saison prochaine) est un vrai problème pour Blanc.
Mais même avec des attaquants déclinants, le PSG peut remporter un 3e titre de suite. L’OL est à l’affût, mais si le PSG veut, le PSG aura.
C’est en revanche bien différent au niveau supérieur. Dans 10 jours le PSG doit affronter le Barça. Sans David Luiz, donc avec Van der Wiel à droite. Sans Motta, sans Verratti. Le handicap semble très (trop) grand.
Paris a abordé son mois d’avril fou par une victoire et un tas de questions. C’est bel et bien une fin de saison passionnante et indécise qui attend ce club…