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OM-PSG : Paris reste le patron

Marquinhos

Marquinhos - AFP

Mené deux fois au score, vite privé d’un David Luiz touché (tout comme Thiago Motta en fin de match), Paris a trouvé les ressources pour renverser la situation et s’imposer 3-2 ce dimanche au Vélodrome. Le PSG reprend la tête du championnat et inflige une septième défaite de suite à son rival marseillais, qui a beaucoup perdu avec ce revers.

Au milieu de sa folie tweetistique du soir, désormais un grand classique, Jean-Michel Aulas avait annoncé la couleur. « Le meilleur résultat pour l’OL est une victoire de l’OM et accessoirement un nul », lançait le président lyonnais sur le réseau social à gazouillis. « JMA » un temps cru pouvoir obtenir le premier. Il aurait aussi pu récolter le deuxième. Mais il devra se contenter de la troisième solution : un succès parisien sur la pelouse marseillaise (3-2) et la place de leader retrouvée pour le PSG. Toute la journée, l’ambiance de folie dans la cité phocéenne avait écrit les promesses d’un choc au sommet. Il n’aura pas déçu. Tout le contraire, même. Spectaculaire, engagée, l’affiche de la 31e journée de L1 a tenu toutes ses promesses. La preuve par les chiffres : avec cinq buts, ce dimanche soir au Vélodrome a accouché de la plus prolifique rencontre entre les deux clubs depuis la victoire 4-2 du club de la capitale à Marseille en octobre 2008.

Un peu plus de 90 minutes trépidantes qui auront des conséquences importantes dans la course au titre et à la qualification directe en Ligue des champions. Avec ce succès, Paris reprend le trône de leader du championnat un point devant Lyon. Et l’OM, grand perdant du week-end, se retrouve à cinq longueurs du PSG et quatre d’un OL qu’il ne sera pas non plus facile d’aller chercher. Les autres enseignements du soir ? Ils sont collectifs ou personnels, au choix. Sur le premier plan, d’abord, impossible de ne pas noter la force mentale parisienne. Fébriles dans les têtes en début de saison, les hommes de Laurent Blanc affichent enfin la sérénité psychologique attendue dans un club qui veut atteindre les sommets de l’Europe. A Chelsea, sur la route de l’exploit, ils n’avaient rien lâché. A Marseille non plus.

David Luiz et Thiago Motta blessés

Mené à deux reprises sur des buts d’un André-Pierre Gignac en feu (1-0, 30e, puis 2-1, 43e), le PSG aura su trouver les ressources pour revenir à chaque fois – Matuidi (1-1, 35e) et Marquinhos (2-2, 49e) – et finir par renverser la situation sur un but contre son camp d’un Morel bien pressé par Zlatan. De très bon augure avant de poursuivre un mois d’avril au calendrier dingue et aux objectifs énormes. Mais il faudra aussi noter des choses dans la colonne des moins. A commencer par la blessure de David Luiz, sorti dès la première période (34e) et dont l’absence devrait atteindre plusieurs semaines. Préjudiciable dans la course aux trophées, surtout quand on sait que la défense 100% brésilienne du PSG – Marquinhos, Thiago Silva, David Luiz, Maxwell – n’a toujours pas connu la défaite quand elle a été alignée. Sans oublier la blessure de Thiago Silva, touché en fin de match.

A l’heure des grands rendez-vous, impossible non plus de passer sous silence les ratés d’un Sirigu pas décisif au(x) moment(s) où il le fallait, à l’image de son duel avec Gignac sur le second but olympien. Pour aller loin, surtout en Europe, il faut souvent un très grand gardien. L’Italien appartient-il vraiment à cette catégorie ? Pour Paris, il faudra aussi travailler sur cette forme de suffisance dans le dernier geste et sur la nonchalance source d'inefficacité de ses attaquants (que ce soit Cavani, Ibra ou Lavezzi). Mais la gueule de bois du lundi matin sera bien pour l’OM. Dominé dans le jeu mais une nouvelle fois plein de courage et d’enthousiasme, le club phocéen – qui n’a toujours pas battu un autre membre du top 4 actuel cette saison – a raté l’occasion de dépasser son rival au classement et de venir mettre plus de pression sur l’OL. Marcelo Bielsa et ses joueurs pourraient le regretter. Et les supporters vont commencer à en avoir marre. Avec cette défaite, Marseille a subi son septième revers d’affilée contre Paris. Une rivalité en est-elle vraiment une quand elle tourne toujours dans le même sens ? Pas vraiment sur le plan sportif, en tout cas.

Alexandre Herbinet