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Riolo: "PSG, OL, Saint-Etienne… ça coince!"

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Retour sur les débuts de saison entre moyen et mauvais de trois de nos clubs phares de Ligue 1, le PSG, l'OL et Saint-Etienne.

C’est quoi aujourd’hui l’importance du management par rapport au travail tactique? Un bon 90/10? La question mérite une réflexion approfondie, mais je voulais l’effleurer à travers les résultats de trois de nos clubs phares: le PSG, l'OL et Saint-Etienne. 

A Paris, le début de saison a été du genre poussif. Deux défaites en sept matchs, c’est étonnant et c’est trop. Au milieu de ce bilan terne, le PSG a remporté une éclatante victoire devant le Real (3-0) et est allé donner une leçon d’intensité à Lyon. Six matchs moyens voire mauvais, cachés derrière deux bons. Je ne reproche rien aux gens qui parlent et affichent un point de vue bien au contraire, mais dans le cas du PSG, ça a donné des moments croustillants ces derniers temps. Tuchel s’est quasiment moqué de la frilosité des Lyonnais lors du choc de la sixième journée. En retour, ses joueurs lui ont offert une partie en marchant face à Reims. Meunier a disserté sur la mentalité qu’il fallait au plus haut niveau et a encouragé les "jambes de bois"! Devant Reims, il avait un tas de coéquipiers en bois de la tête aux pieds. Quant à lui, lors de son entrée en jeu, il a carrément affiché des pied-bots! 

La conclusion est revenue à Marquinhos (le vrai capitaine de cette équipe) qui a fustigé l’attitude déplorable de l’équipe lors de cette défaite. Il aurait pu élargir aux autres matchs de L1 de cette saison. Non, le résultat ne cache pas tout!

Attitude, état d’esprit, confiance… Tout ce qui se passe dans la tête d’un joueur ou d’un groupe est souvent mis dans le mot valise: mental! 

A Lyon et Sainté, la valise est bien pleine. A Saint-Etienne, c’est plutôt dans la tête des dirigeants qu’il faudrait aller voir et essayer de comprendre ce qu’il se passe. Qui dirige ce club? Je ne plaisante pas, ça fait des années que la question se pose. A chaque fois que je parle de Sainté dans les "milieux autorisés", on me répond: "Non, mais t’as rien compris, c’est pas 'truc' qui décide, c’est 'machin'! Et ça serait trop simple si 'truc' et 'machin' étaient Romeyer et Caiazzo. Le DG, le DS, le bras droit, le conseiller, parfois on me balance un nom et je reste bouche bée, quasiment honteux de ne pas savoir de qui on parle! Et donc, Truc, Machin, Bidule, Duchmurz, quelqu’un a décidé de nommé Printant coach. On a tout dit de cette décision pour le moins incongrue. Comme il l’a dit lui-même dans un élan de sincérité sans filet: "J’étais condamné d’avance". Au fond, lui même n’a jamais cru pouvoir y arriver. Son ami Gasset l’a surestimé et lui a fait un cadeau bien moisi. Même une boule à neige de la Place Bellecour eut été mieux! 

Et peu importe de savoir si M’Vila a encore le niveau Barça que seul Antonetti lui a vu un jour. Peu importe de savoir si Khazri a mangé trois ou quatre fois au McDo dans la semaine… L’équipe n’a pas pu s’écrouler en quelques mois et quoi qu’il en soit, elle ne peut pas se retrouver aussi loin dans le classement! 

Dans ce classement de la L1, l’OL est 11e avec neuf points! L’an passé après sept journées Lyon était deuxième avec 13 points. La saison dernière, l’OL était déjà à 8 points du PSG, cette année à 6! Depuis le temps que l’OL annonce vouloir être plus proche de Paris, cette année, il y avait vraiment matière à rester pas loin du leader. Seulement voilà, rien n’a changé. Enfin tout et rien. C’est la déprime. Sylvinho vend de l’angoisse sur son banc et son discours sur la confiance n’est pas loin de sentir déjà la vieille rengaine usée.

Là encore, franchement, je veux bien faire une étude tactique poussée du jeu de l’OL, mais est-ce utile? C’est la tactique mise en place qui fait que Lyon subit le jeu contre Amiens et Brest? Si c’est ça, alors qu’Aulas engage vite Dall’Oglio ou Elsner. Ça ne marcherait peut-être pas plus mal, mais je crois que là n’est pas la question. Le groupe OL ne reçoit pas le message de Sylvinho. Son expérience n’a rien à voir là-dedans. Ça c’est l’explication des neu-neu qui veulent que Sylvinho se plante pour réhabiliter le Dieu Pep Genesio! Il y a mille exemples, de Sacchi à Mourinho, indiquant qu’on peut se révéler au plus haut niveau d’un banc sans passer par des préliminaires. 

Mais alors c’est quoi le vrai souci? Si on arrêtait d’oublier les joueurs dans le mot "management"? On parle de message qui ne passe pas, mais peut on se demander si le joueur a envie de le recevoir. Quelle est son obligation professionnelle? Sa responsabilité vis à vis du club? Les supporters croient encore naïvement que le joueur joue pour le public, le club! A Lyon, le retour de Juninho est évidemment une bonne chose, mais son "histoire" touche avant tout les supporters. Memphis, Traoré and co ne savent même pas qui est Juninho! Et s’ils savent, ils s’en foutent! Ils semblent avoir cru que tout deviendrait mieux juste en changeant le coach, mais eux, que font-ils?

"C’est du business! Un monde dans lequel l’affect n’existe que chez le supporter!"

Dans 80% des cas, le joueur n’en a rien à cirer de rien. Si l’osmose se crée avec le club, le discours du coach, eh bien tant mieux (c’est l’histoire des câlins de Klopp ou Tuchel, voire ceux de Zidane) sinon tant pis, la saison passe, une autre commence, ici ou ailleurs. L’important c’est le nombre de zéro à la fin du mois. Il faut bien se mettre en tête que c’est du business! Un monde dans lequel l’affect n’existe que chez le supporter! C’est cruel mais c’est ainsi.

La règle, c’est que tout repose sur la tête du coach. De plus en plus, le joueur est exonéré de toute faute. Le président ne dira rien. Il doit gérer. Parce qu’évoquer la responsabilité du joueur, c’est déjà mettre en danger sa valeur marchande…

Daniel Riolo