Riolo : "Saint-Etienne braque le derby !"

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Le derby penchait pour l’OL avant même le coup d’envoi. La pauvreté du jeu stéphanois et la forme du moment n’incitaient pas à l’optimisme du côté des Verts. L’impression s’est confirmée durant la première période. Saint-Etienne attend, joue bas et en bloc. L’OL fait le jeu, mais se crée peu d’occasions. La position de Grenier me laisse perplexe. En 10, OK, au milieu n’importe où, OK, mais devant à gauche, il n’est pas vraiment à l’aise. Rythmé, le derby est néanmoins pauvre en occasions de but. Entre une équipe qui veut gagner et une autre qui joue pour ne pas perdre, ça fait 0-0 à la pause.
La seconde période débute dans le même esprit. Devant son public, l’ASSE défend et le hold-up est son seul espoir. Reste que tant que l’OL manque de justesse dans les derniers gestes, ça tient. La fatigue se faisant sentir, le rythme baisse et il ne reste que la faiblesse technique d’un match devenant ennuyeux. L’OL fait un changement offensif, Sainté fait l’inverse et le foot prend une claque avec le but stéphanois. Un braquage parfait. Vu le contexte, les Verts s’en contenteront. En même temps, ils ont rarement vu du jeu dans leur histoire récente, alors battre Lyon en étant aussi crade, ça doit être jouissif. Un derby, ça va au-delà du style après tout. Sainté termine à l’arrache et Ruffier s’éclate. A défaut d’avoir vu un gros match, on s’est consolé avec un bon scenario.
Monaco est donc de nouveau deuxième derrière Paris. Loin derrière. Mais quelle importance ? Le but n’est-il d’aller à nouveau en Ligue des champions, de valoriser les joueurs ? Quelle importance aussi de jouer une seule mi-temps ? On est habitué. Le résultat suffit, il paraît. Alors après une première période d’un ennui sans nom, Lemar, qui revenait, a pris les choses en mains. Puis Moutinho a mis un beau coup franc pour boucler le match.
Derrière, on reste dans le « tout est possible ». Angers reste bien placé malgré sa défaite à Nice. C’était vendredi soir, en ouverture de cette 21e journée. Au terme de cette rencontre logiquement remportée par les Aiglons, l’excellent Ben Arfa a livré son sentiment sur le match en parlant du style du SCO. Je le soutiens évidemment. Certes, la remarque sur le jeu tombe sur Angers, une équipe avec laquelle il est dur d’être exigeant, mais qu’un joueur parle de jeu, de beau jeu, c’est toujours agréable à entendre.
Avec ou sans style, l’OM n’est qu’à cinq points de la troisième place et encore plus près de la zone Europe. Il y a peu, j’entendais certains dire que c’était vers le bas que l’OM devait regarder. En L1, il faut toujours éviter de s’emballer. On vit, on meurt et on revit plusieurs fois. Dans un match très ouvert et plutôt agréable à suivre, l’OM a d’abord tenté de faire le jeu. Rien de dingue, mais comme souvent cette année, de bonnes intentions. Le but rapide a obligé Caen à sortir de son plan de jeu en contre et à s’exposer. Une situation idéale pour l’OM. Et globalement, l’OM a livré un bon match. C’est peut-être même l’un des plus beaux matches de l’OM cette année. Face aux équipes qui jouent, cet OM est bien plus à l’aise, et c’est normal. Et quand Caen est revenu à 2-1, Diarra a encore plus usé de son influence pour tenir l’équipe. Ce beau et important succès va relancer l’OM… jusqu’à la prochaine crise, peut-être.
Et puis, il faut bien dire quelques mots du leader. Je disais récemment que le PSG avait tourné le dos aux petites victoires, j’aurais dû éviter. Sans Di Maria, ni Verratti, Paris a livré un match bien pourri. Avec plus d’audace et moins de déchet technique, le TFC aurait même pu mener en première période. Au lieu de ça, les Toulousains ont été punis par Ibra, bien transparent jusqu’au but. Une fois de plus, Matuidi a été très moyen. A-t-on le droit de se demander s’il est possible d’envisager autre chose que le trio classique au milieu ? Au Stadium, il était associé à un Motta qui n’a pas voulu transpirer et à un Stambouli qui a le niveau pour jouer ailleurs en L1, mais pas au PSG. Le PSG joue beaucoup et veut à nouveau tout gagner en France. C’est évidemment possible. Mais ce PSG ne va pas tarder à avoir la tête ailleurs. Toute cette avance accumulée doit servir à aborder au mieux la Ligue des Champions. Paris va entrer en phase de gestion des efforts et de l’effectif.