Sagnol : "Le débat a dépassé le cadre du foot"

Willy Sagnol - AFP
Le renouveau bordelais
« La victoire (1-0 sur le terrain de l’Evian-TG ce weekend, ndlr) a fait du bien. On était un peu en manque au niveau comptable, donc ces trois points font du bien. Depuis le début de saison, on n’a pas été épargné par les absents, notamment les cadres. On a dû lancer beaucoup de jeunes et on sait que quand on est en manque d’expérience, on marche plus par cycles. Il y en a parfois de très positifs et d’autres un peu plus compliqués. On avait fait un très bon début de saison, donc les attentes étaient plus importantes autour de nous. Mais on est confronté à la réalité du quotidien et notre saison a été bonne, mais il ne faudrait pas qu’elle devienne moyenne. »
Objectif Europe
« C’est un objectif mais on ne les atteint pas toujours. En étant sixième, à quatre points de la quatrième place, on peut légitimement avoir certains objectifs. Mais ce week-end on reçoit Saint-Etienne (l’actuel quatrième, ndlr) et il n’y a que ce match qui est important, on ne veut pas se projeter plus loin. On a récupéré tous nos internationaux et puis Clément Chantôme et Isaac Kiese Thelin (arrivés lors du mercato d’hiver, ndlr). Ce sont des joueurs qui nous ont beaucoup apporté. Le retour des internationaux nous a fait aussi beaucoup de bien en termes d’expérience et de maîtrise. Maintenant, le match de Saint-Etienne (ce dimanche à 14h, ndlr) va être très difficile, pour eux et pour nous, mais on va tout faire pour en ressortir vainqueur et se donner quelques motifs d’espoir. »
La polémique sur « le joueur type africain »
« Ça m’a touché parce que le débat a dépassé le cadre du foot. J’ai essayé d’expliquer que mes appréciations n’étaient pas du tout ciblées envers des individus mais un système qui faisait que les jeunes joueurs africains, quand ils arrivent en Europe, parce qu’il n’y a pas toujours les structures adaptées en Afrique, ont parfois des manques. En aucun cas je ne parlais d’individus ou d’intelligence, comme on peut en parler au sens propre du terme. Malheureusement, ça a été repris parce qu’on est dans un monde où on est toujours à l’affût de tout et de rien, et tout est plutôt interprété. Quand le fond de ta pensée c’est de dire qu’un jeune joueur africain, quand il arrive en Europe à 17 ans, n’a pas encore tous les outils pour réussir et que c’est interprété, forcément tu vas t’en prendre plein la gueule comme ça a été mon cas. Mais la pensée de départ n’est pas négative, au contraire. Quand j’étais patron des sélections françaises, je pense avoir collaboré suffisamment avec les sélections africaines pour essayer de les aider à se développer. »
La mentalité des jeunes joueurs français