Soupçons de trafic d’influence autour du PSG: trois personnes présentées à un juge

L’enquête se poursuit. Deux anciens policiers et un lobbyiste franco-algérien vont être présentés dans la journée à un juge d'instruction parisien après l'ouverture jeudi d'une information judiciaire sur un possible trafic d'influence supposé avoir bénéficié notamment au PSG, a indiqué le parquet de Paris.
Dans le détail, cette information judiciaire est ouverte pour "aide à l'entrée ou au séjour irrégulier, faux et usage de faux, corruption, trafic d'influence, détournement de la finalité d'un traitement de données à caractère personnel, complicité et recel, violation du secret professionnel, accès frauduleux à un traitement de données, vol, compromission du secret de la Défense nationale", selon le parquet de Paris.
Le trio, soupçonné d'avoir joué de ses relations pour transmettre des informations sensibles et confidentielles à des institutions - dont le club de football parisien - avait été placé en garde à vue lundi dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en juillet 2021.
Plus à des "arrivistes qui essayaient de briller" qu'à un "réseau structuré"
Selon une source proche du dossier, des transmissions de fichiers sont "avérées" mais les mis en cause s'apparentent plus à des "arrivistes qui essayaient de briller" qu'à un "réseau structuré". Une source au PSG a assuré à l'AFP que pour l'instant le club n'était pas mis en cause et qu'il se mettait à disposition de la justice pour tout complément d'information.
Au sein du trio : Malik N., un ancien policier en fonction dans les services de renseignement (à la DCRI, devenue DGSI) puis engagé en 2018 comme référent-supporters au Paris Saint-Germain. Il a quitté le club récemment, mais pour raisons personnelles, sans lien avec cette enquête selon la même source au PSG. Ses avocats n'ont pas commenté dans l'immédiat.
Il est mis en examen pour des infractions d'atteinte au secret de la Défense nationale dans une autre enquête, celle visant le journaliste Alex Jordanov, auteur d'un livre dévoilant certaines méthodes de recrutement et de gestion des sources au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
C'est au cours de cette enquête que les policiers auraient découvert d'autres possibles infractions les ayant menés jusqu'aux deux autres hommes présentés jeudi à la justice. Il s'agit de Tayeb B., un lobbyiste cité jeudi dans Libération comme le personnage central d'une affaire liée au Qatar.
Selon le quotidien, cet homme aurait détenu des informations compromettantes pour l'émirat et pour Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, et aurait été détenu pendant des mois au Qatar en 2020 dans des conditions inhumaines, avant d'accepter une transaction visant à troquer sa libération contre son silence.
Tayeb B. a déposé depuis deux plaintes à Paris en août, visant à obtenir la saisine d'un juge d'instruction, a indiqué une source proche du dossier, confirmant les informations de Libération. Son avocat n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat.
Le troisième suspect est un policier en disponibilité, ancien collègue de Malik N. à la DCRI et qui était en poste à la direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS) chargé du Moyen-Orient au moment des faits qui lui sont reprochés, selon une autre source proche du dossier.