"Un porte-parole du PSG": Textor met aussi un tacle à Longoria après ses critiques sur la multipropriété

Dans une interview accordée à AS, John Textor s'en prend à Pablo Longoria. En cause: des critiques sur la multipropriété, le modèle économique de l'OL.

Un tacle appuyé. En pleine crise des droits TV en Ligue 1, John Textor a accordé une interview fleuve au quotidien espagnol AS. Entre ses nombreuses flèches envoyées contre la gouvernance du football français et Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain, le propriétaire américain de l'Olympique Lyonnais a été interrogé sur les critiques de Pablo Longoria contre la multipropriété des clubs.

"C’est une question majeure qu’on doit se poser pour protéger le système et qu’on puisse jouer, tous les clubs, avec les mêmes règles", avait dit le patron de l'OM sur l'antenne de RMC. Une réponse qui a fortement déplu à John Textor, à la tête de la holding Eagle Football, maison mère de l'OL, mais aussi de Botafogo et du RWD Molenbeek.

"Je ne pense pas qu'il ait cherché à défendre les intérêts de son club"

"Je peux vous dire que la déclaration est faite par un porte-parole du PSG, qui travaille en étroite collaboration avec Olivier Letang à Lille, avec Damien Comolli à Toulouse, avec Jean-Pierre Caillot au Stade de Reims", a d'abord lâché John Textor, faisant ensuite référence à l'élection de Pablo Longoria au conseil d'administration de l'Association européenne des clubs (ECA) en 2023. Une instance dirigée par Nasser Al-Khelaïfi.

"Et si vous regardez bien, ce sont des paroles de personnes qui ont obtenu un siège au conseil d'administration de l'ECA, qui ont été très bien traitées par Nasser, qui ont obtenu des postes au conseil d'administration de la Ligue", a pointé John Textor.

"Tous ces gens formulent les mêmes critiques et agissent tous de façon inappropriée. Ils devraient veiller à l'intérêt général du championnat et ne pas s'en prendre à l'Olympique Lyonnais. Il est évident que Pablo Longoria a fait ces commentaires dans une logique de groupe. Je ne pense pas qu'il ait cherché à défendre les intérêts de son club. Je connais bien les propriétaires de l'OM, ils gèrent bien le club. Mais je crois que Pablo Longoria devrait plus se préoccuper de Marseille et moins de la politique de la Ligue", a-t-il aussi déclaré.

Avant d'enchaîner encore plus directement: "Pablo Longoria peut-il être sérieux et dire que le plus gros problème du championnat français est que John Textor peut prêter un joueur d'un club à un autre (Thiago Almada, ndlr), mais qu'il n'a rien contre le fait que le PSG dépense 200 millions d'euros par an pour financer des pertes afin de battre Marseille? Les supporters marseillais sont-ils heureux que le PSG les batte chaque année? Que le meilleur résultat de Marseille soit la deuxième place? Qu'ils se battent pour la deuxième place ? Est-ce que c'est ce que veut Longoria? Parce que je ne l'ai jamais vu s'exprimer publiquement contre le PSG. Et je l'invite à partager avec nous ses brillantes opinions sur le PSG. Apparemment, il ne se soucie que de Lyon".

"Ce qui me pose problème, c'est la distorsion de la concurrence"

Ensuite relancé sur la différence de traitement entre son modèle économique et celui du PSG, qui vit sur des fonds souverains, John Textor y voit l'influence du Qatar sur l'économie française: "Les relations entre le Qatar et la France existent à des niveaux qui vont bien au-delà du football. Le Qatar contribue significativement aux affaires en France. John Textor, non, n'est-ce pas?"

"Nous ne sommes qu'un petit club face à un pays très grand et très puissant. Mais je tiens à être très clair: je n'ai aucun problème avec le Qatar. J'aime le Qatar. J'apprécie les états du Golfe. Je pense que les Émirats et les pays du Moyen-Orient, y compris l'Arabie saoudite, apportent une grande contribution aux pays du monde entier. Je n'ai donc aucun problème avec cela. Ce qui me pose problème, c'est la distorsion de la concurrence, qui détruit nos possibilités de revenus, nos possibilités de diffusion, nos possibilités de compétition", a-t-il conclu, non sans épargner plus précisément Nasser Al-Khelaïfi, dont il rappelle la récente mise en examen dans l'affaire Lagardère.

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport