"Une persévérance dans l'erreur": les conclusions cinglantes de l'enquête parlementaire sur la gestion du foot français

L’heure du bilan. Après plusieurs mois de travail et d'auditions, les sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon dévoilaient ce mercredi les très attendues conclusions de la commission d'enquête parlementaire autour de la gestion du football français. Au programme, notamment, leur opinion sur les contours du controversé accord entre la LFP et le fonds d'investissement CVC.
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Laurent Lafon, président de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport, a attaqué fort sa prise de parole. "Notre constat est sévère et sans concession, mais objectif. Des erreurs ont été commises dans la gestion du football français. Pire encore, aucun enseignement n'a été tiré des erreurs. On le voit encore dans l'attribution récente des droits audiovisuels. (...) Ces erreurs placent les clubs dans des situations très délicates", a asséné le sénateur du Val-de-Marne (Union centriste), après avoir mené depuis le printemps une cinquantaine d’auditions avec Michel Savin (Les Républicains), sénateur de l’Isère et rapporteur de la commission.
"Des décisions prises souvent dans la précipitation"
"Il ne s'agit toutefois pas de refaire le match des dernières années. Il s'agit en revanche de se demander si cette persévérance dans l'erreur ne relève pas de dysfonctionnements plus profonds dans la gouvernance du football professionnel français et dans l'absence de professionnalisme des différents acteurs dès lorsqu'ils sont réunis collectivement", a insisté Laurent Lafon lors de cette conférence de presse.
"Des décisions lourdes de conséquences ont été prises souvent dans la précipitation avec une présentation orientée des données. Avec parfois une volonté d'empêcher des points de vue contradictoires. La vision court-termiste est souvent privilégiée au détriment d'une démarche structurée à plus long terme", a-t-il étayé.
Les deux sénateurs ont tancé notamment l’accord LFP-CVC et le salaire du président de la LFP Vincent Labrune, largement réélu à son poste le 10 septembre dernier. Après la polémique sur l'augmentation de salaire de 420.000 à 1,2 million d'euros par an de Vincent Labrune - depuis réduit de 30% -, les sénateurs souhaitent ainsi "instaurer un plafond des rémunérations des présidents de ligues professionnelles, semblable à celui existant pour les entreprises publiques (450.000 euros)". Est-ce que c'est normal que le président de la LFP gagne deux fois plus que le président de la SNCF, de la RATP ou d'EDF ?", a questionné Laurent Lafon.
Sur ce sujet, les sénateurs souhaitent la création d'un "comité des rémunérations, incluant des administrateurs indépendants", au sein des ligues professionnelles.