Verratti : « Messi ou Ronaldo ? Moi, je préfère Ibra ! »

Invité de Luis Attaque, Marco Verratti s’est longuement confié sur la bonne période du PSG. Un entretien savoureux au cours duquel le milieu de terrain italien de 20 ans évoque sa progression et rend hommage à Zlatan Ibrahimovic.

Marco, le PSG semble irrésistible depuis quelques semaines. Comme vivez-vous les commentaires élogieux à l'égard de votre équipe ?

Il ne faut pas s'enflammer. Le risque, c'est de se relâcher et de penser que nous sommes des phénomènes et qu'il nous suffit d’entrer sur le terrain pour gagner. C'est sûr qu'on aura des difficultés contre quelques équipes cette saison. Mais si nous entrons sur le terrain avec le même état d'esprit que lors des derniers matches, nous pourrons atteindre nos objectifs.

Pensez-vous pouvoir gagner la Ligue des champions ?

C’est vrai qu’on a fait des progrès. On se rend compte qu’on s’améliore au fil des matches. Quand vous êtes une équipe ambitieuse, l’objectif, c’est de tout gagner ou en tout cas d’essayer de faire le maximum pour y arriver.

Vous semblez avoir trouvé votre place à Paris...

Oui, je me sens de mieux en mieux dans cette équipe. Je me sens mieux que l’année dernière, où ça n’a pas toujours été simple. On a une équipe formidable. J’ai des coéquipiers qui sont tous très bons. Je me sens mieux, mais c’est le cas de tout le monde.

Avez-vous pensé à changer de club cet été ?

Non, je n’ai pas pensé à partir. A la fin de la saison dernière, il y a eu un changement d’entraîneur. Je ne savais pas qui allait venir entraîner le PSG. Donc on se demande toujours si le nouveau coach va vouloir de vous. Mais à partir du moment où j’ai été rassuré par ça, dès qu’on m’a proposé de prolonger mon contrat, j’ai immédiatement dit oui. C’était de toute façon mon premier choix de rester au PSG.

« Je dois changer certaines mauvaises habitudes »

Vous commencez à parler le français. Est-ce quelque chose d'important à vos yeux ?

Oui, c’est important pour moi, mais aussi pour pas mal de joueurs du PSG. Nous vivons en France et on tient à parler français. On prend des cours pour ça et j’espère bientôt pouvoir faire toutes mes interviews en français.

Dans quels domaines pensez-vous devoir encore progresser ?

Il y a pas mal de domaines dans lesquels je dois progresser. Je suis un jeune joueur. Il y a beaucoup de choses que je dois encore améliorer. Je joue dans un secteur, au milieu, où il est important d’apprendre chaque jour. Comme je suis entouré de joueurs qui ont plus d’expérience que moi, forcément, je progresse.

Vous êtes souvent montré du doigt pour vos contestations auprès des arbitres...

Je crois franchement que je me suis beaucoup amélioré par rapport à l’an passé. Depuis le début de la saison, je n’ai pris qu’un seul carton pour protestation. Ce qui est assez bête parce qu’on sait que l’arbitre ne va jamais changer d’idée. Mais parfois, je suis rattrapé par mon instinct. Il faut encore que je m’améliore. J’ai toujours été comme ça depuis petit. J’ai beaucoup de caractère sur le terrain. Mais il faut que je change certaines mauvaises habitudes.

Vous avez également simplifié votre jeu depuis la reprise...

Oui, c’est vrai. J’ai évolué. Je joue de façon plus simple, à une ou deux touches. Mais c’est aussi parce que le collectif est meilleur. Ce sont les mouvements de mes partenaires qui me permettent de jouer plus rapidement et plus simple.

Préférez-vous évoluer en contre ou en ayant la possession de balle ?

Je ne crois pas que beaucoup de joueurs aiment jouer en contre. L’an passé, c’est vrai que parfois on a pu le faire. Les éléments n’étaient pas exactement les mêmes. Moi, évidemment, je préfère jouer comme on joue cette année. C’est vrai qu’on joue mieux. Mais je n’ai pas vraiment envie de me pencher sur le passé. Je regarde devant moi. Et ce que je vois, c’est une équipe compétitive qui veut briller dans toutes les compétitions.

« Fondamentalement, Blanc n'a pas changé grand-chose »

Votre groupe semble particulièrement soudé cette saison. Laurent Blanc y est-il pour quelque chose ?

On est un groupe qui s’entend bien, même en dehors du terrain. C’est un beau groupe, il y a de la solidarité entre nous. Laurent Blanc, fondamentalement, n’a pas changé grand-chose. Mais ce qu’il a apporté est très positif. Oui, il a eu un rôle à jouer dans nos progrès.

Avez-vous été impressionné par le quadruplé de Zlatan Ibrahimovic à Anderlecht, mercredi en Ligue des champions (0-5) ?

Evidemment. La performance de Zlatan a été formidable. Il met quatre buts en Ligue des champions, c’est quelque chose d’assez rare. Ses buts sont tous beaux. C'est un joueur qui a tout : le physique, la technique. Mais je ne suis pas vraiment surpris par ce qu’il a fait. Ces gestes-là, il les tente à l’entraînement et ça marche à chaque fois. Donc quand ça marche en match, c’est presque logique.

Le trouvez-vous meilleur que Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo ?

Ce sont des joueurs différents même si Zlatan est capable de marquer 40 buts dans une saison, comme Messi. Mais ils ont une façon de jouer différente. Moi je préfère Ibra. J'ai la chance de le côtoyer au quotidien et quand je vois comment il s'entraîne, c'est un exemple à suivre sur et en dehors du terrain.

A-t-il ses chances pour le Ballon d'Or ?

Oui, mais le Ballon d'Or, on le décerne généralement à des joueurs qui gagnent des compétitions. Pour moi, celui qui mérite le plus de le gagner cette année, c'est Ribéry. Sur ses qualités techniques, Ibra est quelqu'un qui peut gagner le Ballon d'Or et j'espère qu'il le gagnera un jour.

Vous commencez à faire votre place en équipe d'Italie. Pensez-vous aller à la Coupe du monde au Brésil l'été prochain ?

On sait combien c’est gratifiant de joueur pour son équipe nationale. C’est le rêve de tout joueur. J’ai envie d’aller à la Coupe du monde avec l’Italie. Mais je sais que la concurrence sera rude. A moi de tout faire pour convaincre le sélectionneur de m’emmener.

Quels étaient vos modèles lorsque vous étiez plus jeune ?

Quand j’étais petit, j’adorais Alessandro Del Piero, qui a fait l’histoire de la Juventus et de l’équipe nationale. Et en grandissant, puisque j’ai reculé sur le terrain, j’ai regardé de très près ce que faisait Pirlo. Maintenant, je joue avec lui en équipe nationale. C’est un phénomène !

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Luis Attaque avec L.B.