Vers la systématisation des interdictions de stade pour des propos homophobes

Plus de sévérité pour les auteurs d’attaques homophobes dans les stades ? C’est ce qu'annonce le gouvernement. Au cours de la dernière saison de Ligue 1, les insultes visant la communauté LGBT+ se sont encore multipliées. Ce fut notamment le cas lors de la 19eme journée de championnat avec des chants homophobes à Rennes et à Marseille et une banderole insultantes déployée par les supporters montpelliérains lors du match MHSC-Nantes. Un week-end noir qui avait mis en colère la ministre des Sports : "Condamnation la plus ferme de ces images, de ces mots, de ces actes homophobes qui doivent disparaître des enceintes du football et du sport. Leurs auteurs doivent être identifiés, sanctionnés et tenus durablement à l’écart de nos stades", avait tweeté Amélie Oudéa-Castéra.
Une interdiction complémentaire des peines de de prison ou d’amende
Six mois plus tard, le gouvernement veut taper plus fort avec davantage de sévérité. Alors que la LFP peine à faire bouger les lignes avec ses campagne de sensibilisation à l'image des vives polémiques avec le maillot arc-en-ciel, le gouvernement a présenté un nouveau plan contre la haine anti-LGBT. Les supporters sont prévenus, ils devraient être davantage sanctionnés en cas de propos ou d’actes contre les homophobes. "Trop souvent on observe des banderoles homophobes, on entend des slogans, des chants. Ils constituent des délits, tape du poing sur la table Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances, interrogée lundi par Le Parisien. Nous prévoyons l’interdiction de stade comme peine complémentaire de principe prononcée par le juge quand il y aura des poursuites pour propos ou actes à caractère homophobe."
Cette sanction sera complémentaire des peines de de prison ou d’amende. Jusqu’à présent, les interdictions judiciaires de stade (à différencier des interdictions administratives prises par le préfet) sont prononcées pour les cas suivants : violences lors d’un match même en dehors d’un stade, introduction de boissons alcoolisées ou état d’ivresse dans un stade, incitation à la haine ou à la violence, port d’insignes racistes lors d’un match, introduction ou utilisation de fumigènes, port d’arme ou jet de tout objet pouvant servir d’arme (bâton, projectile…) dans un stade, invasion du terrain ou encore participation à un groupe de supporters dissous ou suspendu par le préfet. Seulement 21 peines ont été recensées en 2021. Le nombre pourrait donc sensiblement augmenter dans les prochains mois avec des interdictions automatiques de stade en cas de discriminations homophobes.