Caen: "Le clan Mbappé a sa part de responsabilité", les responsables du fiasco désignés

L’espoir était mince vendredi soir, mais la gifle n’en demeure pas moins violente, et le réveil douloureux pour les amoureux du Stade Malherbe de Caen, qui doivent encore se demander comment un tel fiasco a pu se produire et à quel moment ce cauchemar a-t-il démarré. Largement battu (3-0) par Martigues à d’Ornano, les Caennais sont officiellement relégués et joueront en National 1 la saison prochaine.
"Le club a pris du retard"
Passée la digestion de sa relégation en Ligue 2 en 2019, et son sauvetage en 2020, par l’homme d’affaires et producteur Pierre-Antoine Capton, toujours actionnaire minoritaire du club (20 %), le Stade Malherbe de Caen s’était toujours maintenu au deuxième échelon sans la moindre difficulté, sportivement, confortablement installé dans la première moitié de tableau du championnat, entre la 5e et la 7e place. Mais tout a très vite dérapé après l’arrivée de nouveaux investisseurs et le rachat du club par… Kylian Mbappé.
"Depuis le début de la saison, Malherbe a toujours été en retard. Mbappé et toute son équipe sont arrivés tard", déplore aujourd’hui Pierre Mankowski, ancien entraîneur du Stade Malherbe (1994-1996). "Derrière, ils ont commencé à faire l'effectif, mais certains joueurs de la saison passée voulaient partir comme Alexandre Mendy ou Brahim Traoré. Tous ces joueurs-là n'ont pas fait une préparation normale derrière. L'effectif n'était pas construit totalement quand le championnat a commencé. Le club a pris du retard."
La colère de Patrice Garande
"Le clan Mbappé, arrivé tardivement, a sa part de responsabilité dans cet échec", a confirmé à l’AFP Christophe Vaucelle, le président-fondateur du Malherbe Normandy Kop (MNK). Une succession de décisions douteuses ont eu pour conséquence d’aggraver la situation, notamment le limogeage de l’ex-entraîneur Nicolas Seube cet hiver, alors que le club était virtuellement barragiste. L’arrivée tardive de Michel Der Zakarian n’a pas permis d’enrayer la spirale, et le club n’a jamais cessé de s’enfoncer, jusqu'à cette issue malheureuse.
"A un moment donné, on en est là. Parce que quand on ne travaille pas, ou qu’on travaille mal, et qu’on fait croire que, à l'arrivée, c'est un club qui coule", s’est indigné Patrice Garande, coach emblématique de Malherbe (2005-2009 puis 2012-2018). "Et c’est un club qui est d’une importance, pour la ville, pour les gens. Ça me tue de voir ce club descendre. Ce n’est pas honteux sportivement, c’est juste honteux dans la manière dont on a conduit la saison, c’est ça qui me met en colère. Moi je ne cherche plus à entraîner, je ne cherche plus rien, mais j’aurais été prêt à aider ce club, ne serait-ce qu’à discuter. Mais ils n’ont même pas cette humilité-là."
"Je crois qu'il y a à la fois de la tristesse et de la colère", ressent Pierre Mankowski. "Parce que ce soir, tout le monde réalise. Ça y est, le club est en National. C'est vraiment moche pour la région, moche pour la ville, moche pour les supporters, pour tout le monde. C'est catastrophique. Je pense que le Stade Malherbe est une locomotive dans cette région, et là, la locomotive va très très mal."