Conrad : « On mesure souvent la réussite au taux de transpiration »

Plus petit budget de Ligue 2, Arles-Avignon est pourtant aux portes de la Ligue 1. Le président arlésien évoque l’incroyable destin de son club.

Jean-Marc Conrad, vous êtes aujourd’hui aux portes de la Ligue 1. Que de chemin parcouru…
Comme je le dis souvent à Michel (ndlr : Estevan, l’entraîneur) : quand on a du mal à voir où on va, on se retourne et on regarde d’où on vient. Il y a eu beaucoup de travail, d’abord effectué par la section amateur, puis lors du mariage avec Avignon qui a concrétisé tous les espoirs. Ça a permis de mettre en place l’impossible. Deux villes différentes, deux départements différents, deux conseils généraux différents : tout était réunis pour que cela ne marche pas. Finalement, on a eu le soutien de tout le monde avec une sorte d’union sacrée. On a su passer les orages qui font qu’aujourd’hui, nous sommes aux portes de la Ligue 1.

Vous avez coutume de dire que vous êtes un peu le low-coast du football…
Oui, mais on mesure souvent la réussite au taux de transpiration. Il est évident que nous n’allons pas changer nos habitudes. Il faut que tout le monde reste concentré. On va faire en sorte que cela marche. Ça sera difficile au niveau des finances et des structures, mais si on a la chance d’être en Ligue 1, on fera tout pour servir d’exemple.

Avez-vous l’impression qu’un monde vous sépare avec Marseille et Lyon ?
Je ne crois pas. C’est un temps d’écart qui nous sépare. Jean-Michel Aulas a repris l’OL, un club moyen dans une grande ville, et en a fait ce qu’il en a fait. Quand je regarde son modèle économique, il y a eu un boulot formidable. A Marseille, c’est pareil. C’est une machine qui sollicite une centaine de personnes contre une dizaine sous l’ère Tapie.

Craignez-vous une aspiration de l’OM comme l’ont vécu Istres ou Martigues ?
Non, car nous sommes dans le bassin avignonnais, à plus de cent kilomètres de Marseille. Il y a le potentiel ici. Si on est capable d’offrir du spectacle, il n’y a aucune raison qu’il y ait une transhumance sur l’OM

F.G.