"Continuer à se battre et remonter le plus vite possible", Orsoni veut garder espoir après la confirmation de la rétrogradation d'Ajaccio en National

12e de Ligue 2 cette saison, l'AC Ajaccio devrait pourtant évoluer en National 1 la saison prochaine. La dette du club, estimée à 13 millions d'euros selon son directeur financier, a convaincu la DNCG de confirmer la rétrogradation administrative de l'ACA en National 1 malgré les garanties des représentants corses et du Catalan Arnau Baqué Roig, futur repreneur du club. Pourtant, Alain Orsoni, président de la holding détentrice du club, ne perd pas espoir de voir l'AC Ajaccio évoluer en Ligue 2 la saison prochaine.
On vous imagine sous le choc après la confirmation de la rétrogradation en National 1 prononcée hier par la DNCG...
Je suis abasourdi. Je suis entré extrêmement serein à la FFF, j'y croyais fort. Nous avons apporté une garantie bancaire à hauteur de 15 millions d'euros et un versement sur le compte courant de 2,5 millions d'euros (NDLR: apportés par Francis Perez, l'un des actionnaires du club). Et pendant la réunion, j'ai compris qu'il y'avait des doutes sérieux de la part des commissaires. Ils n'ont pas trouvé nos documents suffisants. Donc nous sommes dans une situation compliquée et allons nous rendre devant le CNOSF (Comité national olympique et sportif français). D'ici là, l'argent sera sur le compte, on aura la garantie bancaire et on espère qu'on sera entendu.
"Une jurisprudence en notre faveur"
A combien s'élèvent les sommes apportées par Arnau Baqué Roig, futur repreneur du club ?
Arnau a un portefeuille de 40 millions d'euros en actions et obligations. Ce montant est garanti par un acte notarié. Sur ses 40 millions d'euros, il propose de verser 20 millions d'euros en actifs sur le compte du club mais ce sont des actions. Il faut donc qu'il en transforme une partie en liquidités. Et ça prend un certain temps, c'est pour ça que nous étions en retard. Mais il est en train de s'en occuper, de faire les démarches pour transformer une partie de ces actions en cash à hauteur de 7 millions d'euros qui seront déposés sur le compte.
Vous pensez que l'avis du CNOSF, qui n'est que consultatif, sera suffisant ?
Il y a des antécédents dans ce cas. Quand le CNOSF donne un avis favorable on repasse devant le Comex (comité exécutif) de la FFF qui n'est pas le même que celui que l'on a vu hier.
Quels sont les cas antécédents ?
Mon avocat ne m'a pas donné les détails mais il m'a dit qu'il y avait une jurisprudence en notre faveur.
"Avoir peur ne sert à rien"
Vous vous préparez déjà à évoluer en National 1 la saison prochaine ?
Oui on a préparé un budget de National 1, il ne faut pas être fou ! J'étais tellement sûr de moi hier...mais j'espère que l'on pourra faire entendre raison aux instances sur notre bonne foi et la crédibilité de ce qu'on apporte. Mais si la décision est maintenue nous avons préparé un budget de National 1 qui sera de 5 millions d'euros.
Comment gérez-vous votre effectif et les recrutements pendant cette période floue ?
Nous avons la chance d'avoir un centre de formation performant, un groupe qui a encore fait ses preuves. On ne part pas à l'aventure.
Quel impact a cette décision sur la vie du club, les salariés, le centre de formation ?
Ça a un impact extrêmement mauvais. Il y aura obligatoirement des licenciements, un encadrement, il faudra faire des économies. Quand vous passez d'un budget de 12 millions d'euros à un budget de 5 millions, il y a des conséquences. C'est un point qui me chagrine énormément car il y a 180 salariés et des retombées économiques importantes sur la ville. Ce n'est pas seulement un club de foot, c'est une entreprise.
Vous craignez que le club tombe plus bas que le National 1, ou pire, dépose le bilan ?
Avec les garanties que l'on vient d'apporter, la menace du dépôt de bilan s'éloigne considérablement et avoir peur ne sert à rien. Donc on va continuer à se battre et essayer de remonter le plus vite possible.
Remonter, dès la première saison en National 1 ?
Bien sûr.
"Je ne comprends pas cette décision"
La dernière saison du club au 3e échelon du football français remonte à 1998. Est-ce que c'est un échec pour vous de partir en laissant le club dans cette situation ?
Je suis déterminé à partir dès que l'on aura trouver la solution, ce qui ne saurait tarder. Cette rétrogradation est un échec. Il y a des échecs que l'on peut digérer dans la mesure où ils sont mérités et là j'ai l'intime conviction qu'on ne le mérite pas. On a fait ce qu'on nous a demandé. (...) C'est un peu désolant de partir comme ça mais j'espère que l'on aura rectifié le tir d'ici quelques semaines.
Vous pensez qu'une autre décision aurait été rendue si ce n'était pas l'AC Ajaccio ?
Non je ne dis pas ça, je ne suis pas complotiste. Je dis simplement que je ne comprends pas cette décision.
Quand quitterez-vous le club ? Avant ou après le rachat ?
On vend la holding pour un euro symbolique. Je reste au club en cas de crise, au cas où le bateau prendrait l'eau. Je suis le capitaine depuis mal d'années donc il est normal que je reste à bord. Mais quand nous serons sortis de cette situation, je quitterai le club en termes de responsabilités. Je resterai un supporter acharné.