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Cotret : « Guy Roux ne me fait pas peur ! »

Guy Cotret

Guy Cotret - -

EXCLU RMC SPORT. Repreneur de l’AJA via une holding, Guy Cotret était l’invité de l’After ce vendredi sur RMC. Le nouveau président du club auxerrois vise la Ligue 1 à moyen terme. Et ne craint pas le légendaire entraîneur de l'AJA...

Guy Cotret, vous étiez pressenti à Sedan, vous arrivez à Auxerre. Que s’est-il passé ?

D’après notre analyse, les besoins étaient importants pour combler un certain nombre de dettes. Ça demandait l’intervention des collectivités pour réaliser une opération financière qui aurait remis du cash dans le club. Ça n’a pas été possible. Les collectivités, notamment le conseil régional, avait pris quelques engagements. Elles sont revenues devant. C’est leur responsabilité. Nous négocions depuis dix mois avec le président Urano. Nous avons trouvé que les conditions n’étaient pas réunies.

Via une holding, vous apportez cinq millions d’euros à l’AJ Auxerre et prenez 60% du capital…

Oui, 5 M€ ont été apportés à une banque bourguignonne, hier (jeudi).

Qui sont les investisseurs ?

C’est une société d’investissement (Paris Luxembourg Participation), un fonds franco-luxembourgeois, tout à fait installée sur la place de Paris. Les dirigeants, très connus, sont d’anciens banquiers. C’est presque ordinaire. Il faut arrêter tous les fantasmes sur le sujet. C’est une société avec un certain nombre de filiales, dont celle qui a été créée et qui s’appelle « AJA XXL ». Vous voyez que ça ne manque pas d’humour. Ça situe le niveau de nos ambitions (rires).

Quel est votre d’esprit au moment où vous reprenez l’AJA ?

J’ai un sentiment de fierté, bien sûr. La construction de notre projet passera par un budget à l’équilibre la saison prochaine, puisque le club a été rétrogradé à titre conservatoire par la DNCG. Notre premier travail sera d’établir une équipe, bien sûr, mais aussi un budget cohérent et admissible par les instances du football.

Vous avez dirigé le Paris FC, courtisé Sedan. Aviez-vous une envie particulière d’investir à Auxerre ?

Quand vous avez fait neuf ans à la présidence du Paris FC, notamment six ans en National, il faut vraiment être passionné. Il faut beaucoup de courage, d’abnégation. L’ADN de ces trois projets, c’est la formation. C’est ce qui nous a poussés à nous intéresser très rapidement à l’AJA. Ça s’est fait en moins de cinq semaines avec le président Bourgoin. Il y a aujourd’hui plusieurs modèles économiques dans le football français. Il y a le PSG et Monaco. Les autres clubs, à mon avis, doivent se tourner vers la formation. Beaucoup de clubs de Ligue 2 étaient en difficulté. On nous a fait d’autres propositions qui ne nous ont pas intéressés. C’est bien la passion qui me guide et me conduit à président l’AJ Auxerre.

Quelle est votre feuille de route pour l’AJA ?

On ne se met pas la pression. Il n’y a pas d’obsession sur la montée. Nous considérons, évidemment, que la place de l’AJA est en Ligue 1. On veut prendre la mesure du club. Mais nous n’avons mis de délai. On va s’appuyer sur la formation, essayer de moins transférer de joueurs en équilibrant mieux le budget. Dès lors que nous pourrons conserver un groupe solide, avec des jeunes et bons joueurs, pas que des jeunes d’ailleurs, nous joueront l’accession en Ligue 1. J’espère que ce sera avant cinq ans.

Avez-vous pris des assurances concernant la présence éventuelle d’anciens dirigeants ?

L’actionnariat du club était assez atypique. L’association possédait la totalité du club. Ça pouvait faciliter certains comportements. Notre projet, ce n’est pas de tout casser, de faire table rase du passé. Ce n’est pas possible. Ce serait injurieux pour tous les gens qui ont fait ce club. Ce n’est pas pour autant qu’on n’aura pas un management fort. Il faut que chacun reste à sa place. On prendra les conseils qu’il nous paraîtra judicieux de prendre. Mais il m’appartient aujourd’hui de manager ce club. Les choses sont particulièrement claires avec le président Bourgoin.

Avez-vous rencontré Guy Roux ?

Pas encore. La semaine prochaine.

Craignez-vous ce rendez-vous ?

Pas du tout. Absolument pas. J’ai managé un très grand groupe bancaire. Rien ne me fait peur ! (Rires)

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