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Evian renverse les montagnes

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Un an à peine après son accession en Ligue 2, Evian-Thonon-Gaillard a décroché vendredi son billet pour la Ligue 1. Une ascension fulgurante pour un club pas vraiment comme les autres.

Mais que fait Cédric Barbosa seul dans le vestiaire du stade Auguste-Delaune de Reims ? « Mes coéquipiers sont dans le bus, ils sont pressés », répond le capitaine d’Evian-Thonon Gaillard. Vainqueurs vendredi en Champagne (2-1), les Hauts-savoyards seraient-ils impatients de fêter la montée en L1, fraîchement acquise, dans une boîte de nuit parisienne ? « Mais on n’a même pas pris nos habits, on est en survêtements », rigole Barbosa. Malgré tout, une petite virée sera programmée, même si les joueurs de Bernard Casoni se lâcheront plus volontiers dans une semaine, avec leurs supporters, lors de la dernière journée face à Metz au Parc des Sports d’Annecy. Une question d’habitude.

Il y a un an, le club dirigé par Patrick Trotignon fêtait son titre de champion de National. Et l’accession en L2. « Ce qui nous arrive est un truc de fou, jubile le président de l’ETGFC. Après deux montées successives, nous voilà en Ligue 1. C’est fabuleux ! » Si Evian-T.G. n’est pas le premier club à réaliser un tel exploit, son insolente réussite interpelle : « On possède une équipe et un club frais, poursuit Trotignon. L’ossature qui existait en National est restée la même. A l’image d’Olivier Sorlin ou Claudio Caçapa, les renforts ont tiré l’équipe vers le haut. »

Mis sur orbite par trois victoires, dont une à Nantes (0-1), lors des trois premières journées, le cocktail entre jeunes talents et vieux briscards de L1 fait des ravages : « On est arrivé en L2 sur la pointe des pieds, se souvient Barbosa. L’osmose entre jeunes et anciens se fait toujours plus facilement quand les résultats sont bons. Et puis l’état d’esprit est excellent. Il n’y a pas de tricheurs. »

« On séduit, on sème. On va récolter »

Certes. Mais une autre étiquette, plus dérangeante, colle à la peau de l’ETGFC. Celle d’un club de riches, soutenu financièrement par le puissant groupe Danone : « Ce n’est pas un actionnaire mais un partenaire, rappelle Trotignon. Bien sûr que c’est un gros sponsor. Mais j’encourage ceux qui affirment qu’on est un club de riches à s’occuper de la gestion. Après notre victoire à Reims, on aurait pu faire la fête et rentrer avec un avion privé… » Après une nuit à Orly, les partenaires de Claudio Caçapa ont pris un vol Low Cost pour Genève ce samedi.

La montée en L1, la première de l’histoire pour un club savoyard, change néanmoins la donne. « On la chance d’être dans une région économiquement forte, explique Trotignon. On va chercher des partenaires qui peuvent nous soutenir autant que Danone. On séduit, on sème. On va récolter. » Alors que Bernard Casoni restera selon président aux commandes, le budget passera de 11 à 25M€. « Nous n’allons pas en L1 pour être ridicule », promet le dirigeant. Plus ambitieux que jamais, le club de Haute-Savoie veut toujours renverser les montagnes.

AB