"Ils n'existent pas": qu'est-ce que la "Legion X", ce groupuscule gravitant autour du Paris FC et bientôt dissous?

Le 1er novembre 2024, le Paris FC affrontait Rodez en Ligue 2. Juste après la rencontre, à proximité de la rue de l'Amiral-Mouchez dans le sud de la capitale, un membre du groupe "Legion X" aurait agressé des membres du groupe ultras "Lutetia". Lors de cette soirée, quatre personnes ont été blessées à l’arme blanche, dont deux très grièvement. Le contexte autour de cette agression reste flou. Très rapidement, les policiers ont interpellé six membres de la "Legion X", dont leur leader.
"L’un d’eux a été placé en détention provisoire à la suite de ces faits", indique la communication du ministère de l’Intérieur. "Certains individus se réclamant de l’appartenance à ce groupement ont été à l’origine de graves incidents au mois de novembre dernier à la suite du match Paris FC-Rodez. La justice a été saisie et l’instruction de ce dossier suit son cours", explique le PFC dans un communiqué publié ce mercredi matin.
Le club ne veut pas d'eux, les autorités non plus
Le Paris FC n’a jamais reconnu ce groupuscule qui gravite autour du club depuis plusieurs mois et formé, selon plusieurs sources, par un ancien du Old Clan. En octobre 2024, certains de ces individus ont tenté d'en faire un groupe de supporters, afin de soutenir le club de la capitale et d’obtenir une reconnaissance pour apparaitre à Charléty. Le club a immédiatement "stoppé" cette "tentative de constitution de groupe". Sur une photo exhumée par RMC Sport, qui date d’octobre 2024, une petite banderole de la "Legion X" est toutefois présente dans une tribune lors d’une rencontre face à Grenoble. Avant des incidents lors d'un déplacement à Amiens et des interdictions de stade prononcées.
Depuis plusieurs mois, la "Legion X" est donc dans le viseur des autorités et doit aussi faire face à un club du Paris FC très ferme sur ce sujet. "C’est tout à fait normal de surveiller ces individus après les scènes de violence qui se sont produites", confie une source policière à RMC. Les services juridiques du ministère de l'Intérieur ont donc remonté, depuis plusieurs semaines, des éléments pour étayer cette dissolution. "Ils ne sont pas nombreux, mais ils ont montré une très grande violence, pour une fois la dissolution s'impose même si ça ne pourra pas empêcher ces individus de se rendre au stade", analyse un bon connaisseur des tribunes françaises qui affirme qu’ils sont "inexistants" lors des rencontres à domicile du PFC.
Une dizaine de personnes seulement?
En coulisses, on parle d’une "dizaine de personnes" qui n’ont pas leurs places au stade les jours de matchs. La ministre des Sports, Marie Barsacq, a qualifié la "Legion X" de "groupe hooligan", lors d’une prise de parole devant les députés. Du côté du PFC, deux groupes sont reconnus officiellement: les Ultras Lutetia et les Old Clan.
Dans le petit milieu du supportérisme, la "Legion X" n’est pas du tout reconnue comme un groupe de supporters de football. Certains interlocuteurs estiment même qu’ils "ne respectent pas les codes ultras". "Ils n’existent pas, c’est de la délinquance", affirme un interlocuteur qui connait parfaitement les tribunes françaises. L’Association nationale des supporters n’a d’ailleurs aucun contact avec ce groupuscule. Ces faits "de violence grave" ont donc poussé le ministère de l’Intérieur a demandé au Premier ministre d’enclencher une dissolution de ce groupuscule. Une démarche "soutenue" par le Paris FC.
En cas de troubles répétés à l’ordre public, un groupement de fait peut être dissous par les autorités. Ces personnes n'ont donc plus l'autorisation de se rassembler. Le maintien ou la reconstitution (ouverte ou déguisée) d’une association dissoute est sanctionné pénalement: trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.