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La justice va enquêter sur Lens-Istres

Lensois et Istréens sont dans le viseur de la justice

Lensois et Istréens sont dans le viseur de la justice - -

Le Parquet de Paris a été saisi par l’autorité qui supervise les paris sportifs. En cause : des mouvements suspects constatés sur le match Lens-Istres (1-0), vendredi lors de l’avant-dernière journée de L2.

Ce n’était donc pas qu’un feu de paille. L’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) a saisi lundi le Parquet de Paris qui a ouvert une enquête préliminaire dans la foulée. La saisine confirme une information donnée par RMC Sport vendredi après-midi : des mises de paris anormalement élevées sur la rencontre entre Lens et Istres, comptant pour la 37e et avant-dernière journée de championnat de Ligue 2, avaient décidé la Française des Jeux, puis d’autres sites de paris sportifs, à suspendre leur offre sur le match.

Quinzième à trois points du premier relégable, le club nordiste devait absolument s’imposer au Stade Bollaert face aux Provençaux. D’importants montants, donnant Lens vainqueur, avaient été enregistrés quelques heures avant le coup d’envoi par les opérateurs. A la mi-journée, l’un d’entre eux enregistrait ainsi 140 000€ de mise sur Lens-Istres contre à peine plus (environ 175 000€) pour… l'ensemble des autres rencontres. Contactée par RMC Sport, l’ARJEL n’a pas souhaité s’exprimer.

Questionnés à leur tour à l’issue de la rencontre qui a vu la victoire des Sang et Or (1-0), les responsables des deux clubs avaient nié en bloc. « Je n’ai pas vu de match arrangé », clamait Gervais Martel, le président du RC Lens. « On a été retiré des ‘lotos sportifs’, ça me gêne un peu. Ce n’est pas respectueux », regrettait pour sa part José Pasqualetti, l’entraîneur des Istréens.

Un an après l’affaire Tours-Grenoble…

Quatre jours plus tard, on apprend pourtant que l’ARJEL a jugé utile de donner une suite judiciaire à l’affaire. Ce n’est pas la première fois que le régulateur décide de porter un match au pénal. A la fin de la saison 2010/2011, la Parquet de Paris était, geste alors sans précédent, saisi pour de semblables suspicions autour de la rencontre Tours-Grenoble (2-2, 33e j.). Le match avait donné lieu à 640 000 euros de mises, soit cent fois le montant habituel pour un match de L2, en provenance à 70% de la région Sud-Est de la France. Une enquête préliminaire avait été confiée au Service central des courses et jeux, rattaché à la Direction générale de la police judiciaire de Nanterre. Les enquêteurs avaient notamment entendu Jean-Jacques Mandrichi, auteur des deux buts grenoblois, et le Tourangeau Wilfried Moimbé. Avant de classer le dossier sans suite le 3 février 2012 pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Un an plus tard, c’est au tour de Lens et d’Istres dans le viseur de la PJ.