Lens-Istres : l’ARJEL veut aller au bout

L'ARJEL - -
« Nous avons constaté des anomalies de paris. Un volume beaucoup plus important que la moyenne de matches de L2, des paris se portant quasi uniquement sur la victoire de Lens, un montant unitaire de paris élevé, et une concentration dans une zone géographique spécifique. Nous n’avons pas trouvé d’explications, et il nous est paru légitime qu’une enquête judiciaire puisse être ouverte. » Pour le président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), la rencontre Lens-Istres, remportée 1-0 par les Nordistes, a été entourée de trop de zones d’ombre pour ne pas aller au pénal. Une enquête préliminaire a donc été ouverte mardi par le Parquet de Paris et confiée au Service central des courses et jeux, rattaché à la Direction générale de la police judiciaire de Nanterre.
Suspendu par la Française des Jeux dans le courant de l’après-midi, le match, décisif pour Lens qui pointait à la 15e place à 3 points du premier relégable, a fait tiquer les opérateurs et l’ARJEL : l’affiche a attiré la grande majorité des mises, 80% des paris donnaient le club de Gervais Martel vainqueur, les parieurs provenaient en masse du Sud-Est de la France, et les montants unitaires étaient très élevés (50€ contre 6€ en moyenne). Pour Vilotte, patron de l’ARJEL depuis sa création en mai 2010, les enquêteurs feraient bien de regarder du côté du match et de ses acteurs. « Les enquêteurs doivent se demander ce qui a été connu des conditions d’organisation de la rencontre qui aurait pu générer des mouvements de paris anormaux. » « Il n’y avait rien d’arrangé, plaide le Lensois Franck Queudrue. Istres était en roue libre parce qu’ils étaient déjà assuré du maintien, alors que nous on devait absolument gagner. »
La loi du 1er février 2012 instaure un délit de corruption sportive
Cette affaire n’est pas une première. L’an dernier, lors de la 33e journée, Tours-Grenoble (2-2) avait donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire. « Nous sommes dans un cas de figure similaire », explique l’ancien directeur général de la FFT. Mais le 3 février 2012, les enquêteurs classaient l’affaire sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Rebelote avec Lens-Istres ? La législation depuis a été renforcée. La loi du 1er février 2012 instaure un délit de corruption sportive. Ce qui fait dire à Vilotte que « les enquêteurs peuvent travailler plus efficacement ».