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Lens s’en remet au cru

Eric Sikora

Eric Sikora - -

En confiant les clés jusqu’au 5 octobre prochain à Eric Sikora, c’est à un emblème vivant du club que le RC Lens a remis son avenir. Un choix testé avec succès par le passé.

« Il était temps que ça change. Cela faisait quinze mois que Jean-Louis (ndlr : Garcia) était là et qu’il ne se passait rien. » Gabriel a la voix lasse. Ce fidèle supporter du RC Lens n’a pas digéré la claque reçue vendredi soir par ses joueurs à Bollaert contre Monaco (4-0). Une nouvelle sortie de route à domicile, quinze jours après celle enregistrée devant Angers (3-1) et qui vient s’ajouter à un début de saison loin, très loin du tableau de marche envisagé. Deux défaites, cinq nuls, une victoire, soit 8 points pris sur 24 possibles, pour une déjà inquiétante 15e place. « Cela fait un an et demi que les résultats ne sont pas bons, rappelle le président lensois Luc Dayan. On a failli descendre en National l’année dernière. Il nous a semblé utile de faire quelque chose. » Ce quelque chose, c’est la promotion lundi d’Eric Sikora au poste d’entraîneur.

Un sacré motif d’espoir pour les supporters du RCL. Car c’est un monument du club, champion de France en 1998 et fidèle tout au long de sa carrière aux couleurs Sang et Or, qui arrive sur le banc de l’équipe fanion. « Eric, c’est quelqu’un qui incarne les valeurs lensoises, poursuit Gabriel. C’est un battant. » « Avec lui, on espère le déclic, enchaine Gérard. Il a l’amour du maillot et la connaissance des jeunes. » Des jeunes qu’il a guidés en juin dernier au titre de champion de France des moins de 17 ans, qu’il coachait en CFA depuis le début de saison et qu’il avait eu, aussi, le loisir d’observer en tant qu’adjoint de Francis Gillot (2005-06).

« Percevoir l’état d’esprit à la lensoise »

« Cap’tain Siko », comme aime l’appeler le public lensois, n’a pas l’expérience d’un banc de Ligue 1. Mais il vient du club, ce qui constitue un sacré vecteur de réussite lorsqu’on compare les parcours à ce poste d’anciens Artésiens (Patrice Bergues, Daniel Leclerc, François Brisson, Georges Tournay, Francis Gillot, Jean-Guy Wallemme…) aux techniciens venus de l’extérieur (Guy Roux, Jean-Pierre Papin, Laszlo Bölöni, Jean-Louis Garcia). « Lens, c’est un contexte moins brûlant qu’à l’OM ou le PSG, explique le directeur sportif Antoine Sibierski. Mais il faut percevoir l’état d’esprit et le jeu à la lensoise. Pour ça, il n’y a pas mieux qu’un entraîneur ayant connu les grandes heures de ce club. »

La réalité économique a aussi influencé le choix des dirigeants, qui ont mis à pied à titre conservatoire Jean-Louis Garcia et son staff, pour un entretien préalable à un licenciement prévu pour le 5 octobre. « On est dans un contexte juridique avec lequel on est tenu de suivre un certain nombre d’étapes », explique Dayan. Le premier grand chantier de Sikora officialisé dans son rôle jusqu’au 5 octobre (« ça peut continuer comme s’arrêter », a soufflé Dayan) flanqué de Didier Sénac (recruteur), Jean-Claude Nadon (entraîneur des gardiens du centre de formation) et Vincent Lannoy (entraîneur des jeunes du centre de formation) ? Redorer sportivement le blason du club. « On attend au moins une victoire chez nous contre Niort, insiste Gérard. On ne va pas lui demander d’aller gagner à Nantes. Quoique, tout est possible. » Quoique…

A.D avec J.B, à Lens