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Matches truqués et corruption : quelles sanctions possibles ?

Le logo de la LFP

Le logo de la LFP - AFP

La Ligue de Football Professionnel (LFP) possède un large éventail de sanctions qui pourraient toucher Nîmes et Caen, dont les dirigeants ont été mis en examen pour corruption passive. RMC Sport fait le point sur les pires scénarii que pourrait infliger la commission de discipline aux deux clubs.

Et maintenant ? Avec des dirigeants mis en examen pour corruption passive dans l’affaire des matches présumés truqués en Ligue 2, les clubs de Nîmes et Caen voient leur avenir lié à la future décision de la commission de discipline de la LFP. Après avoir ouvert une enquête sur ce dossier, cette dernière va nommer un instructeur chargé d’entendre tous les protagonistes nécessaires à l’élaboration de son rapport. Outre les deux clubs concernés, l’instructeur pourra entendre tous ceux qui ont été en contact avec eux pour connaitre leur degré d’implication, à commencer par des représentants de clubs comme Dijon ou le CA Bastia.

La LFP s’étant porté partie civile dans cette affaire, elle aura également accès au dossier judiciaire pour nourrir ses investigations. Fêtes de fin d’année obligent, on peut estimer de 4 à 6 semaines le délai avant que la commission ne puisse disposer du rapport de l’instructeur pour décider d’une sanction. Mais que risquent exactement les deux clubs ? En gros, et selon les textes, de tout… à rien ! Les règlements de la FFF, et donc de la LFP pour les championnats professionnels, prévoient un barème fluctuant du simple rappel à l’ordre avec ou sans amende jusqu’à la radiation du club ! RMC Sport fait le point sur trois des pires scénarii possibles.

La radiation

Le club disparaît purement et simplement. Pour "sauver les meubles", il est possible de préserver l'association, détentrice du numéro d'affiliation, pour que le club reparte avec un autre nom. Il sera alors reversé dans une compétition qui peut être du niveau du championnat de l'équipe réserve ou au plus haut niveau amateur, à savoir la DH. Jamais pris au niveau professionnel d'un point de vue disciplinaire, ce genre de sanction l’a déjà été d’un point de vue financier avec, par exemple, une liquidation judiciaire. Difficile, en effet, de punir tout un club à cause d'un mauvais agissement d'une équipe ou d'un dirigeant. Caen et de Nîmes bénéficiant d'un nombre important de licenciés et d'équipes de jeunes dans les différents championnats, il serait surprenant que cette sanction soit retenue.

L'exclusion du championnat

Le club est rétrogradé en division inférieure pour la prochaine saison mais ne termine pas l'actuelle. Pas de fin de saison en L1 pour Caen qui repart à l’étage inférieur. Idem pour Nîmes en L2. Dans ce cas de figure, les clubs devraient entrer en négociations sur le plan contractuel avec leurs joueurs : ces derniers ne pourraient plus pratiquer leur métier jusqu’à la fin de la saison mais leurs clubs seraient dans l'obligation d'honorer les salaires. Le club concerné serait automatiquement positionné à la 20e place du championnat dont il est exclu. Il n'y aurait alors que deux descentes sportives. Pour ne pas fausser le championnat, tous ses résultats depuis le début de saison (et les points pris par les équipes qu’il a rencontrées) seraient annulés.

La rétrogradation

Même chose que l'exclusion mais l'équipe peut aller au bout de sa saison actuelle, en Ligue 1 pour Caen et en Ligue 2 pour Nîmes, tout en sachant qu’elle évoluera quoi qu’il arrive en division inférieure la saison suivante. Il n’y aurait alors que deux descentes sportives pour les autres formations. Une solution risquée, l’équipe condamnée pouvant fausser la suite de la saison de son championnat. Mais qui permettrait aux deux clubs de maintenir les joueurs sous pression en espérant que la justice ne retienne pas l’accusation de corruption. Les dirigeants des clubs concernés auraient alors tout intérêt à faire appel de la décision de la commission de discipline de la LFP pour annuler la sanction.

La rédaction avec J.Re.