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Monaco s’accroche à son Rocher

Jean-Louis Campora

Jean-Louis Campora - -

L’AS Monaco et son dirigeant historique, Jean-Louis Campora, n’entendent pas se plier facilement à la décision de la LFP qui impose au club de la Principauté d’installer son siège social France d’ici juin 2014. Pour des raisons fiscales et sociales.

Si l’AS Monaco, leader de Ligue 2 avant le choc face contre Nantes dans une semaine, fonce tout droit vers la Ligue 1, son avenir s’est obscurci en coulisse. Petits rappel des faits. Par souci d’équité sportive, la LFP a modifié jeudi son règlement. Elle impose aux clubs professionnels de disposer d’un siège social en France à partir du 1er juin 2014. Une décision qui, si elle est appliquée, priverait Monaco de ses avantages fiscaux et sociaux. Soumis au régime français, le club de la Principauté perdrait alors de son attractivité, notamment auprès des joueurs étrangers qui, contrairement aux joueurs français, ne payent aucun impôt sur le Rocher.

« Je ne m’attendais pas à cette décision mais j’avais des informations qui laissaient penser que cela pouvait arriver, a commenté Jean-Louis Campora, vice-président de l’ASM et ancien grand patron du club princier, dans Larqué Foot. Dès la réception du texte de la LFP, nous utiliserons tous les recours administratifs pour faire entendre notre bon droit. » Mais quels recours ? « D’abord devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui va proposer une conciliation, éclaire l’avocat Mahrach. Si elle n’est pas acceptée par une des deux parties, le recours se fait devant les tribunaux administratifs et, en dernier ressort, devant le conseil d’Etat. »

Campora : « Nous délocaliser, c’est impensable ! »

Si nous n’en sommes bien sûr pas encore à ce stade-là, l’hypothèse d’une exclusion de l’AS Monaco des championnats professionnels français est-elle envisageable ? « La LFP peut prendre toutes les décisions qu’elle souhaite, jusqu’à l’exclusion », répond l’avocat Me Bertrand. Mais Jean-Louis Campora, qui se dit « respectueux du droit », ne l’envisage pas un seul instant. « On ne peut pas imaginer Monaco dans un autre championnat, confie-t-il. Depuis toute son histoire, c’est-à-dire depuis 1919, l’ASM fait partie intégrante du championnat de France en subissant tous les avantages et les inconvénients. Quand on est en difficulté, tout le monde nous veut du bien et lorsqu’on est dans une situation un peu avantageuse, certains influencent les autres pour dire du mal de nous. »

Pour donner plus de force à ses arguments, Jean-Louis Campora s’appuie sur l’identité de son club et ce qu’il a apporté au football français. « Grâce à notre centre de formation, nous sommes très fiers d’avoir formé de très grands joueurs qui, pour certains, ont contribué aux succès de l’équipe de France, rappelle-t-il. Mais nous demandons à ce que notre histoire soit liée à notre club. Et qu’on n’aille pas le bafouer, lui et ceux qui le supportent, en voulant nous délocaliser. C’est tout à fait impensable ! »

Le titre de l'encadré ici

Le communiqué de l’AS Monaco |||

« L’AS Monaco FC travaille sur un projet ambitieux de développement qui doit également servir les intérêts du football français dans son ensemble, cette décision vient déstabiliser un club et une équipe engagée en plein championnat, regrette l’ASM. Cette décision met ainsi en péril la survie de l’AS Monaco FC qui pourrait se trouver exclue des compétitions françaises et européennes. »

Aurélien Brossier avec MBo.