Monaco se parisianise

A l’instar du PSG avec Carlo Ancelotti, Monaco a recruté un entraîneur italien de renom, Claudio Ranieri, qui bénéficiera d’une grosse enveloppe de transferts. Une nomination qui entraîne les mêmes réserves du football français.

Depuis l’arrivée du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev à la tête de l’AS Monaco, le club de la Principauté est devenu à la L2 ce qu’est le PSG, version qatarie, à la L1. L’arrivée de Claudio Ranieri en tant qu’entraîneur de l’ASM pousse la comparaison plus loin. Comme Carlo Ancelotti à Paris, Monaco s’est offert les services d’un Italien de renommée mondiale à la place d’un entraîneur auteur d’une belle remontée, Marco Simone. Comme son compatriote, il disposera de grands moyens pour faire remonter le club en Ligue 1 la saison prochaine. « Notre président à une stratégie très claire a expliqué Filips Dhondt, directeur général du club. On ne va pas prendre neuf joueurs comme lors du mercato d’hiver mais seulement trois ou quatre joueurs en plus d’Andrea Raggi. »

Cette révolution de velours au Palais s’accompagne d’une vague de scepticisme attendue. Formé au club, champion en tant que joueur (1982, 1988), puis en tant qu’entraîneur (2000) avec l’ASM, Claude Puel regarde cette évolution d’un œil attentif. « Monaco a changé d’ère, de philosophie. C’est tout à fait respectable. J’espère que Monaco et ses nouveaux dirigeants seront à même de garder l’identité monégasque, souhaite le nouvel entraîneur de Nice, ennemi intime de l’ASM. J’espère que les jeunes auront des possibilités encore de s’exprimer. Qu’il y aura encore de la formation à Monaco. C’est l’histoire du club. Et ça serait dommage pour le club de perdre cette identité. »

Nicollin : « Monaco n’est plus rien du tout »

Louis Nicollin, président de Montpellier et plus ancien président de L1 a connu la période faste des Rouge et Blanc. Qu’il regrette aujourd’hui. « L’AS Monaco m’inspire énormément de choses. Mais depuis que Campora (Jean-Louis Campora, président de 1975 à 2003) n’est plus là, Monaco n’est plus rien du tout. Ils avaient un grand président et après ils ont fait n’importe quoi avec une succession de mauvais entraîneurs (8 depuis 2005 dont Laurent Banide deux fois). » Le président du champion de France montpelliérain s’était montré plus accueillant lors de l’arrivée des investisseurs qataris à Paris. Ranieri aura beaucoup à faire pour séduire.

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