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Rohr : « Ne plus vivre avec le passé »

L'entraîneur de Nantes est concentré sur la saison à venir, qu'il annonce difficile pour son équipe

L'entraîneur de Nantes est concentré sur la saison à venir, qu'il annonce difficile pour son équipe - -

L’entraîneur du FC Nantes, Gernot Rohr, est revenu sur la préparation des Canaris, perturbée notamment par de nombreux mouvements de supporters. Le technicien nantais demande l’union sacrée autour de son équipe et se tourne déjà vers la saison à venir.

Gernot Rohr, comment se passe la préparation du FC Nantes avec, notamment, une ambiance assez hostile de la part des supporters envers la direction du club ?
L’ambiance à l’intérieur du club est bonne. On travaille très bien. On a pu faire un stage correct à Annecy. Mais même là-bas, il y a eu des banderoles et l’intervention de quelques supporters. Ils ne sont pas nombreux mais c’est quand même un peu gênant. Les joueurs sont tous très motivés et commencent à digérer petit à petit la descente. On essaie de protéger les joueurs. On a mis en place cette banderole « Laissez-nous bosser » pour créer un peu de solidarité autour de nous et pouvoir travailler avec un peu de sérénité.

Les joueurs sont touchés par ces comportements ?
Lorsqu’on est professionnel, on doit faire abstraction de tout ça. Mais lorsque ça se répète, à chaque sortie, chaque match amical… avec ces banderoles, c’est un peu gênant. Les joueurs ont un peu de mal à se concentrer. Dans ces circonstances, je crois qu’il est dans l’intérêt de tout le monde de laisser bosser les joueurs, l’entraîneur, le staff médical et de faire une sorte de trêve, afin de préparer une saison qui s’annonce délicate.

Un petit mot sur le recrutement nantais...
Ecoutez, il y a plusieurs joueurs qui sont arrivées. Notamment Darbion qui a déjà fait forte impression. Il a déjà trouvé ses marques. C’est un spécialiste des coups de pied arrêtés. Il peut nous apporter quelque chose. On a également un joueur tel qu’Ernest Akouassaga. Il a fait un très bon match hier soir, en tant que latéral gauche/axe gauche. Nous avons un jeune gardien slovaque de 22 ans (Lubos Kamenar, ndlr). Il est très prometteur et il s’agit de bien l’intégrer. Il a maintenant un professeur qui lui apprend le français. Il va y avoir d’autres renforts mais c’est vrai que pour le moment, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui sont partis, hormis ceux en fin de contrat. On est encore nombreux… Malgré cela, le groupe travaille bien, il n’y a pas de loft comme on dit.

On dit que Nantes suit avec beaucoup d'attention la situation du buteur brésilien de Strasbourg, Dos Santos Marcos. C’est un joueur qui peut vous intéresser ?
Oui, je le connais. Apparemment, il n’entrerait pas dans le schéma tactique que souhaite appliquer Strasbourg la saison prochaine. S’il veut venir chez nous… on pourrait l’accueillir. Mais on n’en est pas encore là. Pour le moment, on travaille avec les joueurs que nous avons. Je pense que les dirigeants vont vouloir renforcer l’effectif une fois que certains éléments seront partis.

Et qu’en est-il de Jérôme Alonzo, qui s’en est pris au président Waldemar Kita tout récemment ?
Il n’y a pas de problème Alonzo. Après, pour le reste, il n’y a que lui qui peut le dire. Nous, on travaille. On est déjà content qu’il ait pu guérir de sa blessure. Cela fait dix jours qu’il a retrouvé la totalité de ses moyens. Il travaille durement pour retrouver la forme. Il est sur la bonne voie. Nous avons trois gardiens de qualité et c’est le meilleur qui jouera. Si Jérôme souhaite partir… Il y a eu un malentendu qui a été vite réglé entre nous. Il n’y aucun malaise Alonzo. Il bosse bien et c’est un professionnel.

Un malentendu vous dites ?
Oui. En fait, tout vient d’un journaliste qui pensait qu’il devait jouer la deuxième période de notre match amical. En réalité, ce n’était pas le cas, on souhaitait tester le jeune gardien de but sur tout un match. Jérôme, on le connait. Le malentendu porte aussi sur le fait qu’il était contacté ailleurs et que ça s’est su… Jérôme aime bien s’exprimer mais il le fait parfois maladroitement.

Ce qui est clair, c’est qu’il n’est pas, dans votre esprit, le titulaire indiscutable du but nantais pour la saison prochaine.
On ne peut pas dire après deux semaines et demi de préparation qui va être le gardien numéro 1 toute une saison. Vous allez partir le 10 août avec un numéro 1 qui ne le sera plus la semaine d’après. On fera notre choix une semaine avant l’ouverture de la saison. Actuellement, ils sont tous sur le même pied d’égalité.

Maintenant que vous êtes à Nantes, est que vous êtes en mesure de dire si ce club correspond aux attentes et à l’opinion que vous aviez pu vous en faire ?
Je n’ai pas été surpris. Je savais qu’il avait de très bonnes structures et ces dernières s’améliorent, avec un nouveau terrain et une nouvelle salle de musculation. Il y a cette bonne ambiance au sein du groupe et ces tensions à l’extérieur. On souhaite rencontrer les supporters pour leur demander un peu d’unité auprès de l’équipe pour pouvoir avancer.

Le fait de ne pas être issu du sérail nantais, n’est-ce pas un inconvénient pour vous ?
Non, je crois que nous sommes aujourd’hui dans un football universel. On ne peut plus vivre avec le passé. Les gens partent à l’étranger ou viennent de l’étranger. Ce qui compte, c’est l’état d’esprit sur le terrain, la qualité du football, c’est se faire plaisir, tourner la page de la descente et essayer de construire quelque chose ensemble.

On a notamment évoqué le cas de Rémi Maréval. Son nom a été évoqué du côté de Nice. Est-ce que c’est un joueur sur lequel vous comptez toujours ?
Rémi est un très bon joueur. Ceux qui veulent partir, on ne les oblige pas de rester. Je leur souhaite d’ailleurs de jouer en Ligue 1. Mais qu’ils le disent vite. On a besoin de savoir sur qui on peut compter et ne pas être dans l’incertitude.

Comment le président Kita vit-il les nombreuses critiques dont il fait l’objet ?
Vous pouvez vous imaginer que lorsqu’on est attaqué personnellement comme c’est le cas pour lui, ce n’est pas facile. Il a injecté 36 millions dans ce club, c’est lui qui paie nos salaires. S’il s’en va, le club est en dépôt de bilan. Je ne sais pas comment il réagit. Il faudrait lui poser la question. Mais ça ne doit pas être facile, c’est certain.

La rédaction