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Valenciennes, Casoni, Lens : les convictions de Borloo

Jean-Louis Borloo, président de Valenciennes, en 2011

Jean-Louis Borloo, président de Valenciennes, en 2011 - -

EXCLU RMC SPORT. Jean-Louis Borloo, le président de Valenciennes (Ligue 2), confirme la nomination de Bernard Casoni en tant qu’entraîneur. Et l’ancien maire, député et ministre explique qu’il ne veut pas garder les commandes trop longtemps.

Jean-Louis Borloo, tout d'abord, avec quel entraîneur allez-vous repartir en Ligue 2 ?

Avec Bernard Casoni. Outre son talent, que tout le monde connaît, de grand joueur et d’entraîneur, c’est surtout un garçon très engagé, passionné, qui a de l’autorité sur le terrain et dans le vestiaire. C’est un homme de paroles, de défis. Il y a un moment où il faut surtout avoir des gens qui ont très, très envie de relever un défi. C’est un type orgueilleux. Il correspond complètement au club et à sa situation. Valenciennes a été un peu traumatisé parce ce qu’il s’est passé, avec la sortie un peu miraculeuse de la liquidation judiciaire. On peut d’ailleurs souligner la vitesse de réaction de la Ligue mais aussi des magistrats français, qui ont des audiences très rapidement. Comme quoi la France fonctionne très bien quand elle veut.

Il va vous épauler, alors que vous vous êtes beaucoup investi pour sauver le club...

Il faut toujours être très proche de ses racines. Les Valenciennois m’ont tellement donné pendant 25 ans. Je leur avais dit : « Je ne serai plus député, mais s’il y a un coup dur, je ne disparais pas pour autant et j’essayerai toujours d’être là. » La situation s’est présentée. J’aime le Nord, cette ville, ce club. Je l’ai présidé à deux reprises déjà dans ma vie. La première fois, après un dépôt de bilan, d’ailleurs. Puis une autre fois dans une spirale négative, le club passant de L1 en CFA (1986-1991). Il avait fallu remonter tout ça.

Qu'est-ce qui vous a motivé pour intervenir ?

L’idée qu’il y ait une équipe amateur dans ce magnifique stade du Hainaut et qu’on ne pourrait probablement même plus en financer l’entretien, m’était absolument insupportable. J’ai été très touché, très marqué, par le sentiment qu’ont eu les gens de Valenciennes et du Nord. La disparition d’un club, c’est un deuil, une meurtrissure, pour une région. Même pour les gens qui ne sont pas des amateurs de foot. Il y a une dimension d’honneur, sociale, familiale. C’est comme lorsqu’un beau chêne meurt, c’est toujours absolument triste. Et ce n’était pas supportable.

Vous pouvez vous priver de la politique, mais pas du club de Valenciennes...

Absolument. La politique, il y a un moment où vous n’avez plus trop d’énergie. C’est ce qui m’est arrivé, pour des raisons particulières (pneumonie, ndlr). Je n’ai pas vocation à refaire une carrière de président de club. Mettre en place une nouvelle équipe, une nouvelle présidence, de nouveaux actionnaires, c’est fait.

Vous n'êtes là que pour du court terme ?

Oui, oui. Mon job, c’était de sauver le club, de lui permettre de repartir sur de bonnes bases. (…) Maintenant, la meilleure façon de participer au sauvetage, c’est de faire la plus belle campagne d’abonnement qu’on n’ait jamais faite dans ce magnifique stade du Hainaut où on peut venir en famille.

Pour quel rôle en Ligue 2 votre effectif est-il taillé ?

Je ne crois pas à ces concepts-là. Une équipe, c’est une alchimie. On a besoin de trois joueurs complémentaires, c’est indispensable. Le début de saison sera forcément très difficile. Mais si on fait du sport, c’est pour essayer de gagner des matchs. Et pour le reste, il faut bâtir pour une remontée, je l’espère, dans les deux ans qui viennent.

Que pensez-vous de la situation de Lens, votre voisin ?

Je souhaite de tout mon cœur qu’ils puissent jouer en Ligue 1. Le droit de monter, ils l’ont gagné sur le terrain. Ce sont nos frères. Dans le bassin minier, Lens et Valenciennes, c’est la même culture, la même joie de vivre. Je souhaite de tout mon cœur que ça fonctionne, pour le public, pour Antoine (Kombouaré) pour lequel j’ai une affection et une estime totales, pour Gervais (Martel) qui se saigne depuis des décennies pour ses Sang et Or. J’espère que le virement tant attendu est déjà arrivé et que le CNOSF pourra inverser cette décision. Si on pouvait faire la fête dans le Nord-Pas-de-Calais, avec Valenciennes en Ligue 2 sportivement, c’est la loi du sport, et Lens qui mérite d’être en Ligue 1 !

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