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Abidal-Benzema, amis dans la vie

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Blessé le week-end dernier en Liga, Eric Abidal ne croisera pas, ce soir, la route de son ami Karim Benzema sur la pelouse de Gerland. Interview croisée.

Cette affiche est-elle le match de la saison pour vos équipes respectives ?
Karim Benzema : C’est un tournant en Ligue des champions car il ne faut pas oublier qu’il y aura d’autres batailles à livrer en L1 pour remporter un nouveau titre. Mais personnellement, c’est un match que j’attends avec impatience. J’ai vraiment envie d’aller le plus loin possible dans cette compétition avec Lyon.
Eric Abidal : Pour Barcelone, c’est effectivement l’un des matchs les plus importants de la saison. Malheureusement, je ne serai pas en mesure de le jouer. Je suis déçu, surtout de quitter le navire barcelonais qui était très bien lancé. Je serai peut-être en tribunes ce soir. On verra en fonction de ce que me dira le club. J’aimerais bien assister au match afin de soutenir mes coéquipiers, revoir mes amis et surtout voir une belle rencontre.

Comment jugez-vous l’évolution de votre équipe ?
K. B. : Bonne. On monte en puissance. On a eu des débuts difficiles en raison des nombreuses blessures de joueurs, qui plus est, importants. On a été mis en difficulté en début de saison car on ne trouvait pas l’équipe qu’il fallait. Aujourd’hui, les choses sont un peu plus entrées dans l’ordre d’autant que nous avons la chance d’avoir un groupe fort comme on l’a vu à Nancy samedi dernier.
E. A. : On est plutôt sur une bonne dynamique. Il faut essayer de la maintenir du mieux possible même si on sait que les matchs ne se ressemblent pas.

Et celle de votre adversaire ?
K. B. : Ils sont impressionnants depuis le début de la saison. C’est vraiment une grosse équipe. Par rapport à notre précédent 8e de finale face à Manchester la saison passée, ce sera un match différent. Barcelone n’évolue pas de la même manière que Manchester. Le Barça est une équipe qui joue alors que MU est plus physique. Pour moi, ce sont actuellement les deux meilleures équipes d’Europe et logiquement favoris à une victoire cette saison en Ligue des champions.
E. A. : Beaucoup de personne disaient que Lyon n’avait pas le même niveau que les saisons précédentes sous prétexte qu’il n’avait pas un nombre de points important sur le second en championnat. Il n’empêche qu’ils sont encore et toujours là. Ils seront prêts d’autant que l’OL est toujours opérationnel dès qu’il s’agit d’un grand match. Leur force est de ne rien lâcher. On l’a encore vu la saison dernière en Ligue des champions où le club s’était qualifié pour les 8es de finale après avoir perdu ses deux premiers matchs en poule par 3 buts à 0. Par rapport à la saison dernière où nous les avions joués en phase de poule, je dirais que ce sera une toute autre opposition. Le match de ce soir sera très important. Il faudra ramener quelque chose de Lyon.

Quelle sera la clé de la rencontre ?
K. B. : Il ne faut pas avoir peur de jouer et d’attaquer afin de les mettre le plus possible en difficulté. De toute façon, nous n’avons rien à perdre. On va jouer notre va-tout. Peu de gens nous voit gagnant. Mais c’est sur le terrain que cela se décidera.
E.A : Ne pas faire de faute dans les trente derniers mètres car il y a Karim notamment qui veille ou Juni qui peut faire la différence sur coup-franc. On doit aussi jouer sur nos qualités afin de marquer ce précieux but à l’extérieur.

Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?
K. B. : Bien sûr. J’avais 16 ans. Eric venait d’arriver à Lyon. Cela a tout de suite fonctionné entre nous. C’était mon grand frère à l’époque dans le vestiaire avec Lamine Diatta, aussi, lorsque j’ai commencé à me retrouver avec les pros. Eric a grandi à Lyon comme moi. On avait pas mal de connexions communes.
E. A. : La première fois que l’ai vu, il était encore avec les jeunes de l’OL. Il nous avait rejoints pour s’entraîner avec les pros. Il était tout timide. Comme nous sommes deux petits Lyonnais, on s’est tout de suite compris. J’ai essayé de tout faire pour qu’il se sente bien avec nous car les qualités, il les avait déjà.

Quelles sont la fréquence de vos contacts ?
K. B. : C’est régulier. On s’envoie des textos. On s’appelle. Mais on ne parle pas que de foot. On parle un peu de tout. C’est l’un de mes meilleurs amis dans le foot. Je l’ai eu après sa blessure samedi soir. Je suis très déçu pour lui. Il était heureux de revenir jouer à Lyon devant toute sa famille. C’est une pièce importante de Barcelone même si parfois les gens pensent qu’il n’a pas sa place là-bas. Mais pour moi, c’est l’un des meilleurs défenseurs du monde à son poste. Son absence est un gros coup dur pour Barcelone.

E. A. : Au moins une fois par semaine. On s’intéresse à nos résultats en club et puis on est toujours ensemble en sélection avec Franck (Ribéry). D’ailleurs, j’ai eu Karim juste après ma blessure samedi soir. Il était dégouté pour moi.

Parlez-vous du Barça ensemble ?
K. B. : Ça arrive, oui. Je lui pose quelques questions sur son club comme il m’en demande sur Lyon. Il prend des nouvelles des joueurs d’ici car il en connaît pas mal.
E. A. : Je suis obligé d’en parler car il est souvent en photo dans le journal en Espagne. Je lui en parle même s’il le sait déjà. Pour lui, c’est une fierté que l’on puisse parler comme ça de sa possible venue au FC Barcelone. Avec ce qu’il démontre, ce n’est pas surprenant. On a même parlé d’un échange entre lui et moi pour la saison prochaine. Mais d’abord je ne sais pas si c’est vrai. Ensuite, je ne sais pas si c’est la bonne solution et surtout ce n’est pas ce que j’envisage personnellement.

La rédaction - Marc Benoist