Au Qatar, c’est le Barça qui est le roi… pas le PSG

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Dans les faubourgs parisiens, on trouvera toujours un quidam pour livrer un avis (pas toujours) éclairé sur le Qatar et ses folles ambitions. Dans les rues de Doha, la réciproque est incertaine. Fleuron de la com’ internationale du vaisseau qatari, le PSG ne soulève pas les passions dans le richissime état de la péninsule arabique. Le maillot parisien à Doha tiendrait même parfois de l’homme invisible… Voilà pourtant trois ans que le club de la capitale appartient à Qatar Sports Investments. Trois ans également que le PSG prend ses quartiers d’hiver dans la capitale Doha lors d’un stage organisé fin décembre. Une cour assidue qui n’a pas encore trouvé sa cible.
A Doha, Paris évolue dans l’ombre de deux géants. Dans les rues ou les centres commerciaux, deux maillots sont omniprésents. Ceux du Real Madrid et du FC Barcelone (dont le sponsor maillot est la Qatar Foundation), de loin les deux clubs les plus populaires dans ce pays de deux millions d’habitants, dont 80% sont des étrangers. L’idole Messi squatte les affiches 4 par 3 partout dans la ville. La tête d’affiche sur les devantures des enseignes sportives, c’est lui. Et c’est le maillot de l’Argentin que l’on s’arrache, bien loin devant celui du cador parisien Zlatan Ibrahimovic. Le constat est encore plus saisissant dans les ruelles colorées du souk, où trouver la tunique bleu et rouge relève d’une quête à la Indiana Jones. Là encore, les contrefaçons des maillots du Real, du Barça ou encore de Manchester United trustent les étals.
Une boutique flambant neuve… et vide
Le club de la capitale ne manque pourtant pas d’ambition et d’idées pour attirer le chaland et booster sa notoriété. En témoigne la boutique PSG récemment installée au cœur d’un grand centre commercial. Tout ici respire la classe et la modernité. Mais là encore, ça ne se bouscule pas. En pleine semaine, l’unique vendeuse confiera ainsi n’avoir encore croisé personne de l’après-midi. Un peu plus loin, dans les rayons d’une grande enseigne de sport, le manager assure qu’il vend de plus en plus de maillot du PSG. Ce même manager qui peinera plus tard à citer le nom d’un joueur parisien !
Si le constat d’un PSG encore loin du niveau de ses rivaux continentaux relève de l’évidence au Qatar, il n’en demeure pas moins qu’il existe, ce qui n’était pas encore le cas il y a encore trois ans. « C’est un grand club, avec de très grands joueurs. On aime bien le PSG ici, sourit Salem Abdoulahalem, membre du comité olympique du Qatar. Comme on aime bien aussi le Real et le Barça. » Directeur de l'IRIS (Institut de Relations internationales et stratégiques), par ailleurs grand amateur de foot et du PSG, Pascal Boniface rappelle de son côté que Paris aura surtout besoin de temps. « En football, la notoriété n’est pas immédiate. Il faut construire un palmarès. Comparons plutôt la notoriété du PSG avec celle qui était la sienne il y a trois ans. Elle a beaucoup évolué. Il y a des positions acquises par les Espagnols et les Anglais, et il faudra que le PSG grignote, y compris au Qatar. » Paris, comme Barcelone ou Madrid, ne se sont pas faits en un jour. Mais le PSG est pressé. Au Qatar et ailleurs.