Barça-Brest: les supporters finistériens déjà bouillants à Barcelone pour leur "match de légende"

Ils seront au moins 3.000 dans les tribunes du stade olympique de Montjuic pour encourager leur équipe face au FC Barcelone ce soir. Les supporters du Stade Brestois se sont mobilisés comme jamais pour vivre pleinement le match le plus prestigieux de l'Histoire de leur club. Depuis hier, l'ambiance est déjà chaude en Catalogne.

Point de rassemblement désigné par les supporters brestois, la jolie place Reial avec sa fontaine et ses palmiers, à deux pas des Ramblas, s'est parée depuis hier, lundi, des couleurs rouges et blanches. Place "Real", que Brest recevra fin janvier dans cette Ligue des champions, la rebaptise même certains brestois. Clin d'oeil amusant à l'heure d'affronter le grand rival barcelonais, rigole Jean-Luc écharpe du match de ce soir déjà autour du cou. "Ça me rappelle le tirage au sort. Quand on a tiré le Barça puis le Real Madrid, on s'est pincé pour voir si c'était vrai. Et finalement, on y est", se rémémore t-il, avant d'être interrompu par les chants: "Nous sommes les Ty Zefs, sauvages et fiers de l'être. Nos chants résonneront comme le Tonnerre de Brest."

L'hymne des supporters brestois a résonné souvent, très souvent tout au long de la soirée. Les Brestois sont venus du Finistère, bien sûr, mais aussi de Normandie, de Paris, de Pau. Au Temple Bar, on croise même Vincent qui arrive de... New-York. "Je devais faire le déplacement à Prague mais il y avait trop de changements d'avion etc. Là, New-York-Barcelone, un vol direct et me voilà", se marre t-il. Sans regretter son choix, a priori. Ils ont la vingtaine à peine ou la soixantaine bien tassées. Entre amis, entre collègues, en famille toutes générations réunies, tous se mélangent. Thomas, abonné à Francis Le Blé et fan du club depuis 1982, époque Brest Armorique, se régale: "Ici, tout le monde se connait. C'est génial. On fait la fête ensemble et demain (ce soir) ce sera un grand moment de sport. On n'aurait jamais pu imaginer çà. C'est un rêve."

"Le match de légende de Brest"

Un peu plus tôt dans la journée, les Brestois avaient rendez-vous au musée du Poble Espanyol situé juste en bas de la colline de Montjuic, à quelques minutes de marche du stade olympique qu'ils découvriront ce soir. Un passage obligé pour retirer les contremarques et voir le match. Dans la file d'attente, Christian, veste du club sur le dos, raconte qu'il a visité le Camp Nou avec son musée ce matin.

"Ça donne les larmes aux yeux de voir autant d'histoire, autant de beaux joueurs qui sont passés par ce club. Le Barça, c'est historique!" Christian espère évidemment que Brest fera un résultat. Il se dit surtout impressionné par les 3.000 Bretons attendus en tribune. "On nous a dit que c'était mieux que le Bayern quand ils sont venus ici ! On est content. On est Brestois. Allez le Stade!"

Un peu plus loin, Olivier et ses amis sortent soulagés du Poble Espanyol et montrent les précieux billets. "Les fameux sésames, les voilà! On attendait avec impatience. Ç'a été dur d'avoir les billets. Je suis un fervent supporteur du Stade Brestois depuis des années, depuis l'époque Ribery quand on est monté en Ligue 2. Du coup, là, on attend que ça.  C'est le match de légende de Brest. Il n'y en aura peut-être plus jamais, alors on va les supporter. Ici c'est Brest!"

Si les supporters brestois seront 2.400 en parcage avec des billets qui se sont écoulés en quelques minutes à peine, la folie barcelonaise a été la même du côté des nombreux partenaires du club. "C'est clair qu'on a été en ébullition dans les bureaux avec toutes nos entreprises locales qui nous soutiennent. On a bloqué à 300 car on avait plus de places dans les avions. Sans compter, tout ceux qui vont se déplacer de leur propre chef. Pour comparer, à Salzbourg, c'était une petite centaine et pareil à Prague" raconte Pascal Robert le directeur général du club pas étonné mais fier de cet engouement.

"Barcelone, c'est Barcelone, ce n'est pas comparable, et nos partenaires le méritent tellement. Je vous le dis avec pas mal d'émotions. Ils nous accompagnent depuis tellement d'années et nous soutiennent dans les bons moments comme la Ligue des champions comme quand on est en Ligue 2 et dans la galère. Ils sont toujours là. Il y a un grand rayon de soleil, une grosse exposition media pour eux et on est trop content". 

"Un coup-franc d'Amavi et je serai heureux comme un pape"

Le groupe de matériaux Quequigner fait partie des partenaires fidèles parmi les fidèles. Il était là lorsque que le Brest Armorique a été liquidé en 1991 et a dû repartir de zéro. Il sera donc là, bien présent dans les travées du stade olympique, avec un avion d'une centaine de places affrété avec le groupe Sill et Guyot Environnement, deux autres sponsors maillots.

"Quand on a vu le chemin de l'équipe dans cette coupe d'Europe,  on s'est dit qu'on ne pouvait pas passer à côté. Et Barcelone, c'est une évidence", raconte Mickael Le Gosles. "Barcelone c'est juste énorme. C'est sûr que ce n'est pas le Camp Nou, mais c'est Barcelone. Y aller, jouer cette équipe mythique qui a gagné cette Ligue des champions plus d'une fois, c'est sans commune mesure. C'est la cerise sur le gâteau dans ce qu'on vit déjà depuis le début de saison". 

Supporteurs, partenaires, tous rêvent désormais de voir leur club faire vaciller le grand Barça. "Va falloir qu'on chauffe nos voix et on n'est pas à l'abri d'un succès. Moi, j'y crois. Ils ont prouvé que tout est faisable et réalisable. Avec Brest, on est à l'abri de rien !", s'enflamme Mickael Le Gosles. Le pronostic de fin revient à Christophe ce supporter bien attablé en terrasse hier soir: "1-0 pour Brest avec un coup-franc d'Amavi à la dernière seconde et je serai heureux comme un pape". Rendez-vous en fin de match ce soir.

Xavier Grimault, à Barcelone