Beckham-Ferguson, comme on se retrouve

- - -
Il en a presque pleuré. C’était mi-décembre et Dame Fortune venait d’offrir à David Bekcham des retrouvailles avec Manchester United, pour une huitième de finale de ligue des Champions. Une chance qui se présente enfin, au crépuscule de la carrière du Spice Boy (34 ans).
Du vestiaire milanais, ce mardi à San Siro, Beckham n’aura pas à craindre les accès de colère légendaires de son ex-mentor Alex Ferguson. Celui que ses joueurs surnomment « hair dryer » (traduisez sèche-cheveux) pour sa faculté à vous remettre les idées en places et la coiffure en bataille d’une soufflante administrée à cinq centimètres des naseaux. « Sir Alex », ce sont aussi des objets qui volent. Comme cette chaussure envoyée -accidentellement- au visage de Bekcham en février en 2003, lui ouvrant l’arcade sourcilière et précipitant son départ au Real Madrid quelques mois plus tard. L’épisode le plus savoureux d’une relation tumultueuse de plus 20 ans entre les deux hommes.
« Nous avons eu des hauts et des bas, confiait Becks à son arrivée dans la capitale espagnole. Mais je le respecterai toujours pour m’avoir permis de venir à Manchester United ». Repéré à 14 ans par le manager écossais, qui en a fait le pilier de l’ère post-Cantona, Beckham a vécu tous les bonheurs avec MU, glanant notamment six titres de champion d’Angleterre et la Ligue des Champions en 1999. Mais le ver était alors déjà dans le fruit. La faute à son idylle avec la Spice Girl Victoria Adams, devenue Beckham en 1997, qui l’a propulsé dans le monde du show-business. « A partir de cet instant, sa vie n'a plus jamais été la même, a confié Ferguson en 2007. Son personnage a pris le dessus ». A mesure que sa propre influence sur son joueur diminuait.
Encore nourrie de quelques pics, leur relation est aujourd’hui apaisée. C’est Ferguson lui-même qui a conseillé à Beckham, sous contrat avec Los Angeles, de revenir en Europe pour saisir sa chance de jouer la prochaine Coupe du monde. Il pourrait avoir à le regretter.