Blanc : "Le PSG est entré dans la cour des grands"

Laurent Blanc - AFP
Laurent Blanc, quel sentiment vous anime après ce résultat incroyable et historique ?
Je suis heureux bien sûr. Si on fait l’analyse des deux matchs en étant juste, la qualification de Paris est méritée. On a eu plus l’intention de jouer que cette équipe de Chelsea. On a eu plus d’occasions. Ce n’est pas incorrect que Paris soit qualifié. Bien sûr, on avait pensé à un autre scénario ! Jouer à 10 n’était pas prévu. J’ai trouvé mes joueurs très ambitieux dans le jeu et au niveau de la possibilité de faire une grande performance ce soir. On a été très solide défensivement. Notre charnière centrale a été, à l’image de l’équipe et tous les joueurs, performante et excellente.
Allez-vous porter une réclamation auprès de l’UEFA pour Zlatan Ibrahimovic ?
Je n’ai pas revu les images de l’expulsion d’Ibra. J’espère que la commission ne sera pas trop sévère. J’espère qu’Ibra pourra être parmi nous en quarts de finale (retour, ndlr). Il a le sentiment d’avoir fait un geste qui a puni l’équipe, qui aurait pu la punir définitivement. Comme c’est un garçon très collectif, il sera très performant en Champions League la prochaine fois.
Quelle était l’ambiance dans le vestiaire ?
Tout le monde est épuisé. Des scènes comme celles dans le vestiaire font plaisir à voir. A la mi-temps, j’étais assez surpris. Mon équipe était d’une sérénité incroyable. J’ai senti que les joueurs voulaient continuer à jouer dans cette philosophie. Et ils étaient persuadés qu’ils pouvaient le faire, même à 10 contre 11. Il a fallu recadrer les choses et changer un peu le système. Les joueurs avaient conscience qu’il fallait donner plus de 100%. Le PSG est un club qui veut rentrer dans la cour des grands. Je pense que ce soir, le PSG y est rentré. Ce match-là fera partie des références.
« J’aurais aimé qu’on arrête le temps »
Avez-vous eu le temps de profiter de cet exploit ?
A la fin du match, il y a eu une communion avec le staff médical, le staff, les joueurs et les supporters. On n’a pas le temps d’apprécier ces moments. J’aurais aimé qu’on arrête le temps pour les apprécier. José Mourinho est venu me saluer en me disant qu’on avait fait deux grands matches. J’ai senti qu’il y avait beaucoup de respect de sa part pour Paris. Je sais que les choses vont très vite. On va essayer d’apprécier cette qualification. Il va y avoir le tirage et encore plus de pression en quarts de finale. On ne va pas oublier ce qu’on a fait ici mais ça va être remis en cause. C’est normal, il ne faut pas s’arrêter là. On a fait quelque chose de bien ce soir mais pas d’exceptionnel puisqu’on est en quarts. Il faut relativiser les choses.
Est-ce aussi un pied de nez pour vous qui avez souvent été critiqué ?
Un entraîneur est satisfait quand son équipe gagne. Vu le scénario du match, on est encore plus satisfait avec mon staff. On sait très bien comment ça se passe, on n’est pas naïf. On va partager cette fois mais les choses vont recommencer, on va de nouveau avoir la pression dimanche face à Bordeaux etc... On verra le bilan à la fin de la saison. C’est une victoire collective. Quand il y a une victoire, tout le monde est responsable, les joueurs les premiers puisqu’ils sont sur le terrain. Mais le staff a aussi une part de mérite. Mais quand il y a une défaite, tout retombe sur le staff et notamment l’entraîneur.
Avez-vous été étonné de surprendre Chelsea deux fois sur coups de pied arrêtés ?
Les coups de pied arrêtés font partie du football moderne. Beaucoup de buts sont marqués de cette manière lors des grands matches serrés. Ce n’est pas une surprise pour nous. A 10 contre 11, ça faisait partie d’une possibilité de s’approcher du but de Chelsea. On a une grande équipe dans ce domaine. On a très bien défendu, on a joué en bloc très bas, on a bien ressorti le ballon. Vu les circonstances on a fait un grand match à 10 contre 11.