Chaos au Stade de France: attaqués par des "délinquants", des salariés de la FFF ont eu "la peur de leur vie"

La parole est à la Fédération française de football (FFF). Ce jeudi, quatre membres de l'instance ont été auditionnés par le Sénat, près de deux semaines après le chaos survenu au Stade de France lors de la finale de Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool. Directrice générale de l'instance, Florence Hardouin a pointé du doigt la délinquance au cours de la soirée.
"La quatrième grande difficulté rencontrée: les agressions et les intrusions. De très nombreux délinquants ont profité de cette finale pour se rendre au Stade de France, dans le seul but de pénétrer dans l'enceinte sans billet, de voler et d'agresser des supporters des deux clubs présents aux alentours du stade, a pointé du doigt Florence Hardouin. Nous n'avions jamais vu ça. On a tous vu des images à la télévision, les réseaux sociaux, des témoignages notamment de salariés de la FFF, qui je cite' ont eu la peur de leur vie'."
"Ils ont dû s'enfermer dans leurs bureaux pendant quatre heures"
Outre la question de l'acheminement des spectateurs, où la grève de la RATP a été citée comme l'un des problèmes initiaux qui ont amené au chaos, la FFF a souligné aussi une nouvelle fois les nombreux faux billets. Certaines personnes auraient alors tenté d'entrer par l'accès réservé aux journalistes. "Nos collègues de l'UEFA avaient le centre des accréditations placé juste à côté du Stade de France et ils se sont fait envahir par des délinquants. Ils ont dû s'enfermer dans leurs bureaux et sont restés bloqués pendant quatre heures, a noté encore Florence Hardouin. Pourquoi de telles personnes sont venues? Tout simplement pour voler des accréditations afin d'entrer dans le stade."
"La présence de ces délinquants a obligé les forces de l'ordre à intervenir à de très nombreuses reprises. Ils ont été détournés par conséquent de leur mission de sécurisation des points de pré-filtrage et des accès aux portes du stade, a complété la dirigeante de la FFF. Ces actes inacceptables ont contribué à créer des engorgements de flux de personnes aux portes du stade et ont semé la peur parmi les spectateurs."
Par ailleurs, la FFF a confirmé qu'il y aurait eu au total plus de 110 000 spectateurs aux abords du Stade de France, soit un chiffre supérieur à la capacité du stade. "Si nous avions eu des portes enfoncées, nous nous serions retrouvés dans l'enceinte du stade de France avec une capacité largement supérieure à celle autorisée, a ajouté Erwan Le Prévost (directeur des relations institutionnelles de la FFF. Nous aurions alors dû prononcer l'annulation du match, avec des conséquences plus graves sur les troubles à l'ordre public." Pour Le Prévost, il n'était tout simplement pas possible de prévoir "un tel afflux de délinquants".