Jardim : quand l’anti-Mourinho revient au pays

Leonardo Jardim - AFP
Leonardo Jardim n’a pas le tempérament d’Andre Villas-Boas. Encore moins celui de José Mourinho. Au Portugal, pourtant, la cote du discret technicien de Monaco est très élevée. A l’heure de se rendre au stade de la Luz pour y affronter Benfica, mardi soir en Ligue des champions, l’intéressé pourra s’en rendre compte par lui-même. « C’est difficile de parler de l’image que j’ai laissée aux gens ici, a-t-il simplement commenté ce lundi en conférence de presse. Je pense que les supporters du Sporting m’aiment beaucoup. Les autres non. »
Quelques mois après son départ du club lisboète, ennemi juré de Benfica, les Portugais n’ont pas oublié le travail accompli par le coach de l’ASM. En l’espace d’une saison, Leonardo Jardim a métamorphosé le Sporting, le faisant passer de la 7e à la 2e place du championnat. « Il a amené de la stabilité alors que le club sortait d'une des pires périodes de son histoire, se souvient Augusto Inacio, directeur sportif du club lisboète. Il a réussi à ramener le club en Ligue des champions. » Une réussite que les fans n’ont pas oubliée. « Pour les Portugais, c’est un entraîneur qui a toujours su tirer le maximum des clubs où il est passé, assure l’un d’entre eux. Il a entraîné des petits clubs comme Beira Mar ou Braga, qu'il a réussi à hisser au plus haut niveau, avant d'arriver au Sporting où il a réalisé une grande saison. »
Un bosseur acharné, extrêmement méticuleux
Enormément respecté dans son pays, Leonardo Jardim a laissé l’image d’un bosseur acharné, extrêmement méticuleux. « Il aime structurer son travail. C'était aussi un meneur d'hommes, témoigne Augusto Inacio. Il a su faire du vestiaire une "maison fortifiée" sur laquelle il a pu s'appuyer pour construire ses succès. » Destiné, voire programmé, pour diriger un grand club, comme José Mourinho, le coach lusitanien n’a pas surpris grand-monde en s’engageant en faveur de l’AS Monaco de Radamal Falcao et James Rodriguez. Problème, les deux stars colombiennes sont parties entretemps. Et l’effectif des vice-champions de France a considérablement changé. « Je pense que si le projet de Monaco avait ressemblé à ce qu'il est aujourd'hui, il n'y serait jamais allé, lâche carrément Augusto Inacio. Il serait resté au Sporting, un club comme il y en a peu au Portugal. Et il aurait attendu d'avoir une meilleure opportunité pour poursuivre sa carrière. »
Dans son pays, beaucoup restent néanmoins persuadés que Leonardo Jardim sera un jour aux commandes d’un top club européen. « Monaco n'a pas tenu ses promesses et se retrouve un peu à la traîne mais nous pensons qu'il a les capacités de réussir là-bas, comme dans n'importe quelle autre équipe du monde », confie Jorge Silva, journaliste pour le journal « A Bola ». En attendant, l’intéressé, qui assure ne pas être du tout « nostalgique », n’a qu’une idée en tête : battre Benfica. Comme au bon vieux temps.