La France dégradée : la L1 se remet en question

Eliminé en quarts de finale de la Ligue des champions, l'OM était le dernier représentant français en coupe d'Europe cette saison - -
En jouant à fond la Ligue Europa
Si la France a vu le Portugal lui griller la politesse, c’est en grande partie à cause de la différence de résultats entre les clubs des deux pays en Europa League. Car si le Sporting Portugal est encore en lice pour une place en demies cette année, le PSG et Rennes n’ont pas franchi la phase des poules et n’ont pas montré une réelle motivation pour cette épreuve. Les clubs ibériques avaient même fait main basse l’an passé sur le dernier carré avec trois clubs portugais, accompagnés par les Espagnols de Villarreal, et avaient proposé une finale 100% lusitanienne (Porto-Braga). Des résultats qui, s’ils n’ont pas le même impact qu’en Ligue des champions, rapportent des points précieux en fin de saison. « Si on réfléchit, quand on veut se qualifier pour la Ligue Europa, c’est surtout pour des raisons économiques, souligne Rémi Garde. Donc, il faut que le sportif reprenne une plus grande part dans ce milieu du foot où l’économie est très importante. Il faut se recentrer sur le sportif et sur les émotions que procure cette coupe. »
En allégeant le calendrier
L’autre grande raison invoquée par les acteurs du football français pour expliquer cette déconvenue est la lourdeur du calendrier domestique. Avec 38 journées de championnat, plus deux coupes nationales à disputer, les formations hexagonales aborderaient les compétitions européennes sur les rotules. Rémi Garde abonde dans ce sens. « Peut-être qu’avec un championnat national moins chargé, nous serions plus compétitifs et plus frais sur les compétitions internationales », s’interroge le coach de l’OL. « Les clubs du championnat portugais peuvent jouer l’Europa League le jeudi et aligner une seconde équipe le dimanche contre un adversaire de bas de tableau et ça va passer », ose même Alain Casanova. Un argument qui peut être recevable quand on sait que la Superliga (1ère division portugaise) est composée de seulement 16 clubs, soit le plus faible total des six plus grands championnats européens.
En adoptant une autre philosophie
Dans le football moderne, l’argent fait très souvent le bonheur. Mais pas toujours. Car le Portugal prouve chaque année que même sans ressources inépuisables, il est possible d’exister sur la scène européenne. Porto, club lusitanien le plus riche, affiche un budget de 100 millions d’euros, assez loin des 160 de l’Olympique Lyonnais. Mais en dénichant des perles rares, souvent sud-américaines, et en les revendant au prix fort, les clubs font des opérations financières exceptionnelles. Lors de l’intersaison 2009, Lyon et Marseille avaient même effectué leurs emplettes à Porto (Lucho Gonzalez, Lisandro Lopez et Aly Cissokho) pour environ 60 millions d’euros. Des opérations rares en France, presque banales au Portugal, et qui remplissent grassement les caisses. « J’ai vu que le président de la LFP (Frédéric Thiriez, Ndlr) souhaitait que cela entraîne une réflexion nationale, je pense qu’il a raison », avoue Rémi Garde. Un débat devenu urgent si les clubs tricolores ne veulent pas replonger dans les bas-fonds du football européen. Rudi Garcia détient en tout cas la seule solution valable : « Gagner plus de matchs européens, il n’y a rien d’autre à faire. » Simple mais efficace.