Le choc des légendes

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Pour la sixième finale de Ligue des champions de son histoire, un record, la mythique enceinte de Wembley pouvait-elle rêver plus belle affiche que Barcelone-Manchester United ? Impossible. Presque aussi souverains en Coupe d’Europe qu’en championnat, les rois d’Espagne et d’Angleterre ont démontré tout au long de la saison qu’ils n’avaient pas de rivaux sur le Vieux Continent. Les retrouver face à face à ce stade de la compétition sur une pelouse aussi légendaire ne doit donc rien au hasard mais relève bien du rêve éveillé. Car entre le jeu souvent proche de la perfection du Barça et le rouleau compresseur mancunien, difficile de savoir laquelle de ces deux équipes décrochera son quatrième titre en C1.
C’est clair, la motivation ne manquera pas dans les deux camps. Mais les Red Devils pourraient bien avoir comme un goût de revanche à l’heure du coup d’envoi. Il y a deux ans, lors de la finale disputée au stade Olympique de Rome (2-0), Samuel Eto’o puis Lionel Messi avaient trompé leur vigilance et offert au club catalan sa troisième couronne européenne, la deuxième en quatre ans. Un an plus tôt à Moscou, c’est la bande à Rooney et Cristiano Ronaldo qui régnait sur le continent après son succès aux tirs au but face Chelsea (1-1, 6tab5). Autant dire que les deux finalistes présents ce samedi dans le nord de Londres dominent presque sans partage le football européen. Mais quelle pourrait-être la clé de ce choc au sommet ?
Messi : « Attaquer et garder le ballon, comme d’habitude »
L’état de forme du Catalan Lionel Messi sera, à n’en pas douter, décisif. Lorsqu’il est dans un bon jour, c’est-à-dire très souvent, le meilleur joueur du monde est irrésistible. « Lorsque je joue un match, je sens toujours qu’on va le gagner, assure l’Argentin. J’ai confiance en nos forces et en mes partenaires. Il faudra attaquer et garder le ballon, comme d’habitude. » Messi et son orchestre devront toutefois trouver la faille au sein d’une défense qui n’a encaissé que quatre buts en 12 rencontres de C1. « Elle est très solide, avec des joueurs d’expérience, grands et difficiles à prendre en défaut, reconnaît Messi. Mais on va tout faire pour trouver leur point faible. »
Il serait néanmoins bien réducteur de limiter cette finale à un duel entre Messi et l’arrière-garde mancunienne. Le gardien de but néerlandais de MU, Edwin Van der Sar, 40 ans et deux C1 à son actif (1995 et 2008), voudra tirer sa révérence sur un troisième titre. On surveillera aussi avec une attention toute particulière le duel entre nos deux arrières gauches tricolores : Eric Abidal, s’il est titularisé par Pep Guardiola, et Patrice Evra. Un an après leur Coupe du monde « mémorable », les deux internationaux français ont l’occasion de retoucher les étoiles. Ils n’attendent que ça.