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"Le PSG est supérieur sur le plan du jeu": entretien avec Stéphane Dalmat, ancien de l'Inter et de Paris

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Passé par le PSG (2000) et l'Inter Milan (2000-2005), Stéphane Dalmat porte forcément un regard particulier sur la finale de Ligue des champions de ce samedi. Il était l'invité de l'émission Rothen s'enflamme, ce jeudi sur RMC.

Stéphane Dalmat, comment allez-vous?

Très bien, impeccable. Je suis dans la région lensoise depuis deux ans et demi. J’étais à Bordeaux pendant huit ans et puis là je me suis installé ici sur Lens. La retraite tranquille.

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Faites-vous des choses en lien avec le football ou avez-vous complètement déconnecté?

Non, je vais souvent voir le Racing jouer, pratiquement tous les matchs à domicile. Je vais souvent aussi à Milan voir l'Inter jouer, souvent vers les fins de saison quand il y a des matchs décisifs pour la Ligue des Champions ou pour le Scudetto. Sinon, j'interviens dans des petits clubs à côté de Lens auprès des jeunes pour leur parler un petit peu. Après, je m'occupe de ma famille.

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N’avez-vous pas envie de retravailler dans un club?

Honnêtement, ce n'est pas l'actualité. Bien sûr que si éventuellement il y avait une opportunité, j’y réfléchirais à deux fois, mais ce n'est pas une priorité, ce n'est pas une obsession aujourd'hui.

Au final, vous restez un grand passionné de foot, puisque vous regardez les matchs de Lens et que vous allez à l'Inter. Cela signifie-t-il que la passion est toujours là?

Elle est là et elle restera jusqu'à la fin de ma vie, c'est clair et net. Ça m’a traversé pendant 15 ans en tant que professionnel. Après, quand j'ai arrêté, j'ai coupé un petit peu pendant deux ans, je regardais presque plus et puis là je m’y suis vraiment remis. Ça fait depuis 7-8 ans à peu près que je regarde souvent presque tous les matchs de l'Inter et puis les matchs de Ligue des Champions.

Vous avez joué à Paris et à l’Inter. Votre cœur penche pour qui? L'Inter, sans aucun doute?

Oui, sans y réfléchir, parce que j'ai passé mes meilleures années, mes meilleures émotions là-bas, alors qu'à Paris j'ai été de passage. Je n'ai fait que six mois qui n'ont pas été extraordinaires, je n'ai pas laissé un très bon souvenir auprès des supporters. C'est vrai que par rapport à l'Inter, quand j'y retourne pourtant 20 ans ou 25 ans après, il y a la reconnaissance. Il y a vraiment de l'amour entre les supporters et moi.

Il faut rappeler quand même que quand vous arrivez à l'Inter, à ce moment-là, c'est le grand Inter, c’est l'apogée de la Serie A. L'Inter fait partie des grosses équipes, il y a plein de stars, il y a R9. Quand vous arrivez, êtes-vous directement mis dans le bain d’un vestiaire de stars ?

Direct, oui. Parce que quand tu rentres dans un vestiaire comme ça avec des Seedorf, des Laurent Blanc, des Vieri, des Di Biagio, des Javer Zanetti et j'en passe... Il y avait tellement de grands joueurs que c'est vrai qu'au début t'es un peu impressionné. Mais après, dès le début du premier entraînement, il faut montrer que tu n'es pas là par hasard, et puis tu donnes à fond et tu montres tes qualités.

Vous qui suivez beaucoup l'Inter, quel rapport de force voyez-vous entre Paris et l'Inter pour ce match de samedi? Et quelle qualité vous impressionne le plus chez l'Inter?

Je pense que l'Inter c'est un bloc assez solide défensivement. Contrairement à ce qu’on peut penser, l'Inter joue un très bon football, surtout à domicile. Ça joue pas mal au ballon parce qu'il y a des joueurs très techniques, surtout au milieu de terrain. Sur les côtés, ça va très vite. Défensivement, c'est solide. Sur le plan du jeu, c'est vrai que le PSG, pour moi, est aujourd’hui supérieur. Pour moi, ce n'est pas le grand favori, mais c'est le favori par rapport à ce match-là. Mais ça sera très compliqué pour Paris.

Vous qui avez joué beaucoup de grands matchs, pensez-vous que l’expérience peut jouer un rôle? L'Inter a perdu la finale il y a deux ans, il reste environ huit joueurs qui seront certainement titulaires samedi soir. Est-ce que cela peut faire la différence?

Ça peut aider, bien sûr, quand tu as joué une finale et quand tu as des joueurs assez chevronnés, qui ont de l'expérience, c'est clair que ça aide. Mais aussi la jeunesse, la fougue, ça peut aussi sur un match te booster. Ça peut être un match qui part dans tous les sens comme ça peut être un match où l'Inter va vraiment défendre parce qu'on sait très bien qu'à la base le PSG aura plus souvent le ballon. J'espère avoir un très grand match.

Qu'est-ce qui vous a manqué exactement pour trouver de la régularité et toucher l'équipe de France?

Au moment où j'étais vraiment au top du top à l'Inter, il y avait une génération qui avait été quand même championne du monde 98, qui avait gagné le championnat d'Europe. À mon poste, il n'y avait que des monstres, les Zidane, les Pirès, les Petit, les Vieira, donc c'était vraiment compliqué de se faire une place dans l'équipe de France. Mais au moins peut-être une sélection, parce que j'avais rencontré Jacques Santini juste avant l'Euro 2004. Il était venu me voir jouer, puis on avait parlé. Moi je pensais qu’il allait au moins m'essayer pour peut-être un match amical pour voir ce que ça donne. J'avais que les pré-convocations, mais les convocations, je ne les avais pas.

Sur ce choix d'aller à Tottenham que vous regrettez (en 2003, NDLR), vous étiez prêté à ce moment-là par l'Inter...

Ah, je suis prêté, oui. Le président-directeur sportif qui était à l'époque Marco Branca voulait que je reste absolument, mais c'était l'entraîneur Hector Cuper. Vu qu'ils avaient fait venir pas mal de joueurs à mon poste, il était indifférent. Si j'avais eu un entourage, des gens autour de moi qui m'avaient dit à cette époque-là ‘tais-toi, ferme ta gueule et puis entraîne-toi tu verras tu joueras’... Au final, Cuper est parti au bout de trois mois.

On sait que vous avez eu quelques soucis, est-ce que vous allez mieux?

Ah oui nickel, c'est vrai que j'ai eu un très grave accident où j'ai frôlé la mort, j'ai été six jours dans le coma, donc c'est vrai que je reviens de loin, mais bon ça date de sept ans. Ça y est, je n’ai pas de séquelles particulières, tout va bien.

Parce que vous aviez parlé aussi d'une petite dépression après cet accident.

Non, non, ça c'était avant la petite dépression, c'était juste avant un petit passage à vide parce que quand tu n'as pas de femme ni d'enfant et que tu n'as pas d'objectif... Après, tu rentres dans un cercle vicieux, tu te perds un petit peu et tu fais un petit peu n’importe quoi. Mais bon, ça n'a pas duré très longtemps. J’ai eu mon accident qui m'a peut-être inconsciemment remis la tête à l'enver. Aujourd’hui, je suis un homme très heureux, très épanoui.

Des passionnés, des gens comme vous, avec beaucoup de talent à l'époque sur le terrain et qui sont très passionnés de foot, je trouve ça dommage que vous soyez en dehors du football. Donc s'il y a un club qui peut être intéressé, ben allez-y. Appelez Stéphane.

Ouais, pourquoi pas, on verra bien par la suite.

Rothen s'enflamme