PSG-Inter: "Tout le monde est émerveillé", Marcus Thuram, le taulier inattendu qui séduit toute l’Italie

À Milan, Marcus Thuram s’est fait un prénom. "Tout le monde connaissait son père, Lilian, mais personne ne s’attendait à ce que Marcus progresse autant et devienne aussi bon", se souvient Filippo Conticello, journaliste à la Gazzetta dello Sport.
L’histoire de Marcus Thuram à l’Inter, c’est d’abord l’histoire d’un retour aux sources, un retour dans son pays natal. "Sur son passeport, il y a marqué né à Parme, né en Italie. D’ailleurs il serait titulaire en sélection italienne et sans doute le meilleur attaquant du pays. Mais Thuram aime la France, il incarne un pont entre deux nations proches, sœurs et rivales à la fois", estime le spécialiste de l’Inter.
À la naissance de Marcus en 1997, Lilian Thuram joue à Parme, avant de signer à la Juventus quatre ans plus tard. Chez lui, le jeune Marcus mélange le Français et l’Italien, corrigé par ses parents. Alors quand il signe gratuitement à l’Inter en 2023, l’intégration ne tarde pas.
L’un des joueurs les plus populaires de l’Inter
D’abord sur le terrain. Dès son deuxième match avec la maillot nerazzurro, le Français trouve une sublime lucarne opposée face à l’AC Milan. Un premier derby remporté 5-1, et des débuts parfaits pour entrer dans le cœur des supporters.
"La force mentale de Thuram m’a surpris parce que c’est compliqué de jouer comme attaquant à l’Inter. C’est compliqué parce que les gens n’attendent pas, tu dois tout faire bien tout de suite", raconte Nicola Ventola, ancien attaquant du club. "Avec Lautaro Martinez et Nicolò Barella, c’est le joueur le plus aimé. Il se donne toujours à 100%, donc même quand les résultats ne suivent pas, les supporters l’apprécient."
Ensuite, il s’intègre en dehors du rectangle vert. À Milan, il retrouve l’Italie, tout en découvrant une ville très internationale. Il fréquente les magasins de luxe de la prestigieuse via Monte Napoleone, mais y préfère l’historique quartier central de Brera et ses restaurants, qu’il trouve plus authentiques. Le centre d’entraînement, lui, est à 50 minutes au nord-ouest du centre-ville milanais, à moins d’une demi-heure de la frontière suisse. Là-bas, il s’est construit depuis deux ans une réputation hors norme.
"C’est un garçon très positif, et quand tu es positif, tu transmets cette positivité à ceux qui t’aiment, au public, à l’environnement autour de toi, même aux journalistes", assure Nicola Ventola. "C’est devenu un leader de l’équipe. Il est très apprécié, pas seulement à l’Inter mais par tout l’éco-système du foot italien. Tout le monde est émerveillé par son état d’esprit, même les supporters des autres équipes, parce que c’est un joueur fair-play dans la défaite comme dans la victoire."
Une progression importante depuis son arrivée
Puisque l’attitude ne suffit pas à devenir un leader sur le terrain, c’est surtout la progression de l’ancien sochalien qui lui a offert un nouveau statut. "Il a surpris tout le monde avec cette progression, cette vitesse, cette qualité de leader dans le vestiaire. Il est fondamental pour l’Inter, et ça a été une découverte”, avoue Nicola Ventola, qui tient aujourd’hui l’un des podcasts footballistiques les plus populaires d’Italie, Viva el futbol.
"C’est incroyable la qualité qu’il a avec le ballon, la qualité de dribble en vitesse. Ce sont des caractéristiques rares chez beaucoup d’attaquants", ajoute-t-il. À l’Inter, le Français s’est épanoui dans un système à deux pointes, lui qui a également évolué sur un côté au cours de sa carrière.
En championnat cette saison, Marcus Thuram s’est imposé comme le meilleur buteur du club. À peine revenu de blessure, il s’est montré décisif à l’aller comme au retour face à Barcelone en demi-finale de Ligue des champions. De quoi conforter l’impression laissée aux suiveurs du foot italien : Marcus Thuram est en train de passer un cap. "Il m’impressionne car il s’est encore amélioré. Il a complètement conscience de ses moyens. Cette saison, il fait un pas entre bon joueur et top player. Maintenant, il va dans la direction d’un top player", analyse Cristian Brocchi, ancien milieu de terrain de l’Inter.
"Un match spécial" face à ses copains parisiens
Face au Paris Saint-Germain, il sera attendu comme un taulier, pour sa première finale de Ligue des champions. "C’est un match spécial, et particulièrement pour moi. Je joue contre l’équipe de la ville où j’ai grandi, Paris, et contre des joueurs que je connais très bien", a-t-il déclaré en conférence de presse ce lundi.
Au total, 7 internationaux français devraient apparaître sur la feuille de match en finale, dont Marcus Thuram et Benjamin Pavard côté Inter. Ce samedi, le buteur interiste tentera de faire ce que son père Lilian n’a jamais réussi : remporter la Ligue des champions.