Ligue des champions: comment City le "prolo" est devenu bling-bling

- - AFP
Manchester City, c’est d’abord l’histoire d’une cohabitation. Un voisin encombrant : Manchester United, qui truste les titres et les honneurs avec notamment trois Ligue des champions, 18 couronnes de champion d’Angleterre et neuf titres en Cup après-guerre. Pendant ce temps, City se morfond dans les abimes du championnat. Avant l’arrivée de nouveaux investisseurs il y a huit ans, le dernier titre remontait à 1976 (Coupe de la Ligue). Avaient suivi deux relégations, assorties de remontées, avant une descente plus longue en 1996 et un nouvel ascenseur en 2000.
Alors du côté des Citizens, on préfère s’accrocher à une idée fixe : si United séduit à l’étranger, City attire les habitants de Manchester. Un sentiment largement relayé par Noel Gallagher, le célèbre guitariste de Oasis, supporter des Citizens et qu’on a encore vu hurler sa joie dans le kop des supporters après la victoire de son équipe contre Liverpool, le 29 février dernier en finale de la Coupe de la Ligue. Et pour appuyer leur thèse, ces fidèles de la première heure s’appuient sur leur argument numéro 1 : Main Road est à Manchester alors que Old Trafford se situe à… Salford, considéré comme la très proche banlieue.
City, l’enfant riche de la classe
Sauf que depuis l’été 2008, la situation a radicalement changé. Un fonds d’investissement d’Abu Dhabi Uni rachète le club. Le budget grimpe à hauteur de 500 millions d’euros. Exit Main Road et place à l’Etihad Stadium, inauguré en 2003 et baptisé du nom de la compagnie aérienne émiratie à l’arrivée des nouveaux patrons. Depuis ? Six titres glanés (dont deux championnats) et une identité qui s’étiole peu à peu. « City c’est l’enfant riche de la classe. C’est ce qu’on aime à rappeler du côté de Manchester United, explique Cyril Rollet, professeur à l’Alliance française de Manchester depuis 10 ans. City a acheté les titres à coups de milliards. C’est un club qui a une histoire ancienne mais qui est tombé dans les abymes dans les années 1970. Il doit se reconstruire. United est lui revenu grâce au travail du coach. »
Non content d’avoir fait main basse sur le stade, son président émirati Khaldoon Al Mubarak a développé un véritable complexe sportif autour du stade, comparé à une avenue olympique : stade de football donc, vélodrome international, centre de squash, de taekwondo et de BMX. En échange, il s’engage à construire une école primaire, une bibliothèque et un lycée sur ses frais. Devenir le numéro 1 de Manchester était à ce prix.