Ligue des champions: "Insister, insister, insister", comment le PSG s'est transformé en machine à marquer

C'était en décembre. Une éternité dans le football. Après un médiocre 1-1 contre le FC Nantes, Luis Enrique exprimait son désarroi: "C'est inexplicable. Je me dis que ça va changer, c'est sûr, c'est impossible qu'une série si négative puisse continuer". Il n'était pas question de résultats, mais d'efficacité offensive. Son équipe venait de déjouer malgré 24 tirs dont 10 cadrés. Quelques jours aupravant, aucun des 11 tirs tentés n'avait permis d'éviter la défaite 1-0 à Munich. Retour au présent. En barrage retour de la Ligue des champions, mercredi 19 février, le Paris Saint-Germain n'a eu besoin que de neuf tentatives cadrées pour coller 7-0 au Stade Brestois.
"On récolte maintenant le fruit de notre travail", a commenté Luis Enrique, qui demeure convaincu que les difficultés des précédents mois étaient "injustes". "Nous aurions dû avoir cinq points de plus et être classés plus hauts. Nous sommes passés par le chemin tortueux, difficile, mais ce n’est pas grave. Cela nous a rendus meilleurs, plus forts", a-t-il ajouté en conférence de presse.
Le tournant de décembre
Mais qu'est-ce qui a changé? "Depuis un mois, je trouve qu'il y a quelque chose de très fort en ce moment", observe Daniel Riolo dans l'After Foot. "Cela devient de plus en plus cohérent", acquiesce le champion du monde Emmanuel Petit.
"Je n’ai rien commencé à travailler de manière différente", assure Luis Enrique. À moins que ce ne soit cette fameuse réunion de début décembre peu après la double déconvenue Bayern/Nantes? Le technicien espagnol avait pris la parole dans le vestiaire en marge de l'entraînement pour désamorcer les tensions naissantes avec son groupe. L'intervention avait été favorablement accueillie. Dans la foulée, il y avait eu un triste 0-0 contre Auxerre. Mais le match suivant, 3-0 à Salzbourg, ressemble à un tournant avec un jeu sensiblement plus rythmé.
Avant Salzbourg, le Paris Saint-Germain affichait les moyennes suivantes: 2 points par match, 19,4 tirs par match, 7,8 cadrés par match. Après Salzbourg, c'est: 2,88 points par match, 17,3 tirs par match, 7,4 cadrés par match. L'équipe tire moins, mais mieux. La donnée des expected goals confirme une amélioration de la qualité de ces occasions: elle est passée de 2,36 par match à 2,66. Avant, le PSG était à un but tous les 9,2 tirs. C'est désormais un tous les 5,7 tirs. "Cela fait vraiment la différence quand on a cette efficacité", avait commenté le capitaine Marquinhos le 11 février.
Dembélé n'est pas seul
La performance collective s'accompagne de réussites individuelles. Les projecteurs sont braqués sur Ousmane Dembélé depuis plusieurs semaines, notamment depuis qu'il occupe bien plus l'axe du terrain.
Mais d'autres joueurs sont aussi montés en puissance. Bradley Barcola, qui n'avait pas fait de "stat" sur la scène européenne dans la première moitié de saison, compte trois buts et trois passes décisives en Ligue des champions en 2025. Désiré Doué, dont les premiers pas ont été délicats, est six passes décisives et trois buts depuis mi-décembre, sans être titulaire indiscutable. Même Vitinha a retrouvé le chemin des filets, avec deux buts dans le jeu et un penalty sur ses quatre dernières apparitions.
Contre le Stade Brestois, les sept buts ont été marqués par sept joueurs différents. Comme si les automatismes tant recherchés en début de saison étaient enfin assimilés par tout le monde. Les buts de Désiré Doué (64e) et Nuno Mendes (69e) en sont l'illustration. "Cela représente la mentalité de nos joueurs. Une fois dans les derniers mètres, ils ont toujours donné le ballon à un coéquipier mieux placé. S'ils s'étaient montrés égoïstes, nous aurions marqués moins que sept buts. J'adore ça, c'est la meilleure façon de se présenter dans un match", a salué Luis Enrique.
Reste désormais à confirmer que ce regain significatif d'efficacité n'est pas seulement une conséquence du niveau des adversaires. En huitièmes de finale, le PSG sera forcément face au FC Barcelone à Liverpool. Mais pour l'instant, le temps donne raison à Luis Enrique, qui, après Nantes, avait lâché: "C'est frustrant pour les joueurs, pour moi, pour tout le monde. Mais nous avons un chemin: insister, insister, insister, insister, insister... Jusqu'au bout".