Ligue des champions: comment Tanguy Nianzou a réussi à trouver sa place au Bayern

Tanguy Kouassi - ou plutôt Tanguy Nianzou (19 ans) le nom qu'il porte sur son maillot depuis 2020 - a vécu une première dans sa jeune carrière: il vient d’enchaîner trois matchs de suite dans la peau d’un titulaire en championnat. Julian Nagelsmann l’a aligné en défense centrale en l’absence de Niklas Süle, blessé, aux côtés de son compatriote Dayot Upamecano face à Berlin, Fribourg et Augsbourg. Il a même marqué son premier but avec les couleurs bavaroises face à Berlin (4-0). Cela fait gonfler son temps de jeu qui cumule désormais à 14 matchs toutes compétitions confondues cette saison.
Il ne devrait pas poursuivre en Ligue des champions ce mardi soir puisque Nagelsmann va aligner des tauliers, habitués aux matchs couperets sur la scène européenne comme le sera la réception de Villarreal en quart retour, une semaine après la défaite en Espagne (1-0). La paire Upacemacno-Hernandez est pressentie dans l’axe. Mais Nianzou sera une vraie option sur le banc en cas de pépin ou de choix tactique.
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Une nouveauté pour lui après une première saison délicate, passée sous le regard vengeur de certains supporters du PSG, amers après son départ. Comme d’autres avant et après lui, le natif de Paris a en effet refusé de signer son premier contrat professionnel avec son club formateur pour préférer l’exil en Allemagne en 2020. Cela avait agacé le club et peiné Thomas Tuchel, alors entraîneur qui lui avait fait jouer 13 matchs à seulement 17 ans.
Adoubé par les cadres
Sa première saison fut un long chemin douloureux avec seulement six matchs disputés, des blessures sérieuses (ischios, déchirure) et un covid. Le tout en étant écarté de la liste des joueurs pour disputer la phase de poule de la Ligue des champions (il était éligible pour les quarts face... au PSG sans entrer en jeu). Mais ces débuts timides n’ont pas découragé ce défenseur de formation, capable d’évoluer au milieu de terrain. L’international français U20 (il a porté le brassard de capitaine lors du dernier rassemblement) n’a jamais regretté son choix d’avoir rejoint l’Allemagne où il est bien acclimaté, notamment grâce à l’importante diaspora française de l’effectif (ils sont six avec lui). Il poste des messages en allemand sur ses réseaux sociaux où ses performances sont saluées par le cadres du vestiaire comme Thomas Müller.
L'impeccable Joshua Kimmich s'est même enthousiasmé de l'association des deux jeunes Français récemment. "Upa et Tanguy ont bien joué, a-t-il lâché après la victoire contre Berlin. C'était plutôt sécurisant d'avoir ces deux-là derrière vous. Ces deux-là étaient en mode affamé!" "Josh a souvent dit qu'il aimait jouer avec Tanguy parce qu'il est incroyablement agressif, avait enfoncé Nagelsmann. Sa mentalité de gagnant est extraordinaire. Il doit toujours effacer une ou deux choses futiles de son jeu. S'il peut faire ça, alors il peut jouer un très bon rôle."
Quelques semaines plus tôt, le jeune entraîneur (34 ans) avait déjà loué le potentiel de son défenseur et souligné ces mêmes axes d'amélioration. "Tanguy est un talent, avait-il lancé. Chez les défenseurs, la fiabilité prime toujours sur la performance. Cela lui manque encore un peu, c’est aussi dû au manque de rythme. C’est toujours un peu délicat. À l’ouverture, il doit prendre encore un peu moins de risques (…) Il doit être plus fiable, et il se développera en conséquence."
Le jeune technicien allemand l’entoure, le complimente et lui trouve des circonstances atténuantes "Il a un très grand atout, c’est l’agressivité, la volonté absolue de défendre, a-t-il ajouté. En tant que jeune joueur, le passage chez les professionnels en tant que joueur offensif est peut-être un peu plus facile, car les erreurs n’ont pas la même portée derrière." Il n’en a pas fait de significatives cette saison et semble enfin lancé à fond dans son nouveau projet. Pour lequel il est lié jusqu’en 2024.