Monaco-Aston Villa: comment Emiliano Martinez, deux fois meilleur gardien du monde, est devenu l'ennemi préféré du foot français

Il n’a pas eu besoin de beaucoup de rendez-vous pour marquer les esprits. Emiliano Martinez s’est surtout fait un nom au soir de la finale de la Coupe du monde 2022. Impérial devant Randal Kolo Muani à la 123e minute, le portier argentin a ensuite repoussé le tir au but de Kingsley Coman avant de voir la tentative d’Aurélien Tchouameni manquer le cadre.
Le portier s’est aussi distingué par ses provocations. À l’origine de la minute de silence réclamée dans le vestiaire argentin pour "Mbappé qui est mort", Martinez a ensuite choqué par sa célébration obscène lors de la remise du trophée du meilleur gardien du Mondial. "Je l’ai fait parce que les Français m’ont hué. L’arrogance ne fonctionne pas avec moi", avait alors rétorqué le principal intéressé au micro de la radio La Red.
"Parfois ça peut déborder mais c’est comme ça qu’il entre dans la tête de ses adversaires"
John Townley suit les performances d’Emiliano Martinez avec Aston Villa pour le Birmingham Live. Selon lui, le gardien argentin a pris une autre dimension à partir de ce moment.
"Cette Coupe du monde, puis aussi la Copa America en 2024, lui ont donné énormément de confiance en lui. Il a joué un rôle crucial dans ces succès mais aussi dans ceux d’Aston Villa. Il est très précieux par son leadership dans le vestiaire et il apporte un peu de drama sur le terrain", estime le journaliste britannique. "Parfois ça peut déborder mais c’est comme ça qu’il entre dans la tête de ses adversaires. Il ne faut pas tomber dans son piège et rester calme."
"La seule chose que je veux, c’est le meilleur pour mon club et mon pays"
487 jours après le troisième sacre mondial des Argentins, le 18 avril 2024, "Dibu" Martinez a pu tester sa côte de popularité à Lille en quart de finale retour de Ligue Conférence. "Contre Lille, il y a évidemment eu des sifflets contre les joueurs d’Aston Villa, mais surtout contre lui. C’était très fort dès l’échauffement et ça a duré toute la rencontre, jusqu’aux tirs au but," se souvient John Townley.
Le double tenant du titre du trophée Lev Yachine, récompensant le meilleur gardien du monde, a repoussé lors des tirs au but les tentatives de Nabil Bentaleb et Benjamin André et qualifié son équipe en demi-finales. Provocateur et perturbateur, Emiliano Martinez a reçu un deuxième carton jaune pendant cette séance mais n’a pas été expulsé pour autant. Ses quelques pas de danse une fois la qualification assurée, en revanche, ont agacé les Lillois.
Dans une interview donnée au journal The Guardian, Martinez a justifié ses provocations: "La seule chose que je veux, c’est le meilleur pour mon club et mon pays. C’est tout ce qui m’importe. Je ne franchis aucune limite, je ne le fais jamais."
"Un top gardien avec beaucoup de personnalité"
En difficulté en ce moment, l’attaquant de l’AS Monaco Breel Embolo va se frotter à un portier en grande forme.
"Je ne l’ai jamais croisé mais c’est un super gardien, un des meilleurs du monde. Il a montré depuis plusieurs années qu'il est à un très bon niveau", juge l'attaquant suisse du club de la Principauté. "Un top gardien avec beaucoup de personnalité, on va tout faire pour marquer et gagner ces points." Si l’ASM veut s'offrir un avenir européen au-delà de cette phase de championnat, les Villans eux peuvent raisonnablement espérer une place dans le top 8 et accéder directement aux huitièmes de finale en mars.
Pour cela, Unai Emery s’appuie sur son gardien qui selon lui tire son groupe vers le haut: "C’est un joueur très ambitieux. Son engagement pour Aston Villa est immense. Il travaille dur et continue à s’améliorer malgré ses récents accomplissements. Il transmet sa mentalité au vestiaire et c’est très important."
Le défenseur Ezri Konsa est lui aussi dithyrambique: "C’est le meilleur gardien au monde, il donne beaucoup de confiance à la ligne de quatre derrières. L’avoir derrière moi m’aide dans mes performances." Un joueur qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre soi.