Naples-PSG: le match le plus important depuis l’arrivée des Qataris?

- - AFP
OUI
Une défaite ferait resurgir tous les démons enfouis
Une défaite sur le terrain du Napoli mardi soir, lors de la quatrième journée (21h sur RMC Sport), condamnerait pratiquement le PSG dans cette Ligue des champions. Pas un drame pour les débuts de Thomas Tuchel et ses chantiers à la tête du club. Imaginez plutôt cette fin de saison des Parisiens, sans rien d’autre à jouer qu’une Ligue 1 déjà pliée et deux coupes nationales qui leur sont promises, en plus d'un parcours à poursuivre en Ligue Europa… Difficile pour le technicien allemand de faire de véritables tests et donc de miser sur une progression d’un effectif sans rival sur son sol.
Le club de la capitale doit se relever de deux éliminations successives en huitièmes de finale de C1. Deux désillusions, avec la honte jamais totalement digérée de la remontada du Barça et ce manque de maîtrise et d’orgueil face au Real Madrid la saison dernière. Unai Emery en avait fait les frais. Sortir en huitième avait déjà été particulièrement mal vécu, mais que dire qu’une possible élimination dès la phase de poules, pour un club qui affirme depuis 2011 avoir pour objectif de gagner la Ligue des champions.
Bon courage pour dire à Neymar qu’il lui faudra se contenter de la Ligue 1. Déjà annoncé potentiellement partant depuis quelques mois, le Brésilien pourrait encore prendre un coup sur la tête en cas d’élimination. Lui et les autres… Edinson Cavani semble déjà traîner son blues, Adrien Rabiot penserait à aller voir ailleurs, Kylian Mbappé serait très courtisé… Une déroute à Naples pourrait faire du mal dans le vestiaire, malgré la bonne volonté de Thomas Tuchel.
Depuis 2017 et ce huitième de finale aller face au Barça (4-0), le PSG régresse sur la scène européenne. Dans les résultats mais surtout dans le contenu et l’état d’esprit. S’ajoutent en prime des ennuis extra-sportifs – autour du fair-play financier – qui ternissent un peu plus encore l’image d’un club qui prétend pourtant avoir sa place parmi les grands. Une défaite à Naples, synonyme de quasi élimination, ajouterait de l’eau dans un vase déjà plein. Ce n’est pas l’instauration de nouveaux systèmes de jeu ou 40 buts de Mbappé en Ligue 1 qui compenseraient l’affront, qui coûterait aussi quelques dizaines de millions d'euros sur la redistribution des gains de l'UEFA.
NON
Le PSG a déjà connu plus important
On vous mentirait si on vous disait que le PSG ne jouait pas ce mardi soir une bonne partie de sa saison au San Paolo. Mais ce déplacement à Naples n’est pas le plus important de la décennie pour autant. Et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, une raison comptable. En cas de défaite parisienne, conjuguée à une victoire (probable) de Liverpool contre Belgrade, les hommes de Thomas Tuchel compteraient cinq points de retard sur les Reds, et quatre sur le Napoli. A deux journées de la fin, ils ne seraient donc pas éliminés d’un point de vue mathématique. Sachant qu’il y aura encore un PSG-Liverpool et un Liverpool-Naples à disputer, une qualification resterait possible. Difficile, bien sûr, mais possible.
Ensuite, il faut regarder dans le rétroviseur pour se souvenir que des matchs importantissimes, le PSG en a joué d’autres depuis 2011. Deux quarts de finale contre Barcelone, dont un en 2013, pour la première participation du club à la C1 sous pavillon qatari, un autre contre Chelsea en 2014, ou City en 2016... L’enjeu de la rencontre à Naples est-il supérieur à celles précédemment citées? Pas sûr, non.
Enfin, il est possible, même dans le football, de relativiser (oui, oui). Une élimination en phase de poules serait pour Paris un accident de parcours, un accident industriel, même, au vu des sommes investies par ses propriétaires pour briller à l’échelle continentale. Mais d’autres grands d’Europe ont buté à ce même stade dans un récent passé, pour ensuite se relever.
En 2015, Manchester United n’est pas sorti d’une poule où se trouvaient Wolfsburg, Eindhoven et le CSKA Moscou. L’an passé, c’est Naples qui a fini troisième d’un groupe avec Donetsk et le Feyenoord. Et cela n’empêche ni les Red Devils, ni les Napolitains, d’être pris au sérieux aujourd’hui. Et puis la vraie désillusion, l’humiliation en mondovision, Paris l’a déjà vécue un soir de mars 2017, en prenant six buts au Camp Nou. Après ça…