Nicolas Puydebois : L'OL "ne peut pas se priver d’Anthony Lopes" pour affronter Séville

Doublure de Grégory Coupet à l’OL, Nicolas Puydebois livre son avis sur la situation d’Anthony Lopes, à quelques heures d’OL-Séville, match décisif pour la qualification en 8es de finale de la Ligue des champions. L’ancien gardien de but pense que l’exploit est possible pour une équipe de l’OL sur une bonne dynamique.

Doublure de Grégory Coupet entre 2002 et 2005, Nicolas Puydebois est particulièrement bien placé pour évoquer la situation des gardiens de l’Olympique Lyonnais, à l’heure où le staff de Bruno Génésio n’a toujours pas annoncé si Anthony Lopes (cible de pétards à Metz le week-end dernier) est en mesure de débuter la rencontre de ce mercredi soir contre Séville. L’ancien gardien de l’OL, également passé par Strasbourg et Nîmes, croit à la qualification des Gones.

A lire aussi >> Anthony Lopes souffre d'une surdité traumatique, sans conséquence pour son avenir

« Je vois mal Anthony Lopes renoncer maintenant »

« En tant que gardien et ancienne doublure, je pense qu’Anthony Lopes va jouer contre Séville. Il sera peut-être diminué au niveau de l’audition mais ses qualités physiques et footballistiques n’ont pas été touchées. C’est un compétiteur qui s’est donné du mal pour jouer des matchs de ce niveau, je le vois mal renoncer maintenant. Nous, les gardiens, on est un peu guerriers, un peu fous, on est des durs au mal. Je pense que l’OL a davantage de chances de se qualifier avec Anthony Lopes qu’avec Mathieu Gorgelin, sans lui manquer de respect. Il nous faut tous les meilleurs éléments pour remporter cette « finale ».

« A mon époque, même diminué, si Grégory Coupet avait la possibilité de jouer, c’est lui qui était titulaire. Il y a une hiérarchie bien établie. Pour des matchs aussi importants que ce mercredi soir, on ne peut pas se priver de nos maillons forts et Anthony Lopes en est un. »

Rebondir après les jets de pétards

« C’est compliqué d’être la cible de jets de pétards comme Anthony à Metz… On est tous différents par rapport à ça. Il faut faire abstraction. Il y aura peut-être des explosions de pétards au Parc OL mais pour l’encourager, pas contre lui. Je pense qu’Anthony est assez fort mentalement. C’est quelqu’un de solide, c’est un guerrier et il va réussir à passer outre. Le football va reprendre le dessus. Ça arrive les pétards… On a tous joué à Bastia, Ajaccio ou dans d’autres stades un peu chauds. On en entend souvent des bombes agricoles. Mais Anthony est assez solide pour tourner la page et aller de l’avant. Tous les gardiens ont un grain de folie. On est faits comme ça, c’est le poste qui veut ça. »

Dans la tête de Mathieu Gorgelin

« Je ne sais pas quand le staff décidera quel gardien aligner mais, quand on est doublure, on se prépare pour jouer, on se met dans une bulle. On prépare ce match comme les autres, sans se mettre de pression inutile. Ce ne sera que du bonus pour Mathieu Gorgelin s’il doit jouer ce match. Mais il y aura des conséquences. S’il joue et qu’il fait un bon match, ça peut confirmer qu’il est une bonne doublure pour l’OL. Mais s’il se rate, ça peut augmenter le scepticisme autour de ses qualités. Il ne faut pas que Mathieu Gorgelin se prenne la tête, il faut qu’il fasse abstraction du stress et qu’il prenne du plaisir avant tout s’il joue, parce que c’est un match que beaucoup de joueurs et d’anciens joueurs auraient aimé disputer. »

Une chance de marquer l’histoire de l’OL

« L’étincelle vient toute seule dans ces rendez-vous là. Si on n’est pas motivés pour ce genre de matchs, il faut changer de boulot ! Je crois à la qualification de l’OL. Celui qui n’y croit pas, ça ne sert à rien qu’il vienne au stade. Il faut que les joueurs saisissent leur chance et qu’ils marquent l’histoire de l’OL. Ils ont tout à gagner. Ils peuvent vivre un pur moment de bonheur. »

« Cette génération a la possibilité de marquer l’histoire du club en faisant quelque chose d’exceptionnel, en se qualifiant à la dernière journée face à un adversaire difficile, dans un groupe difficile et après un mauvais départ. C’est leur moment, à eux de le saisir. »

« Il y a deux matchs, on était morts »

 « Il faut faire abstraction du contexte, ne pas se mettre de pression inutile. On était quasiment éliminé de la course aux 8es de finale de la Ligue des champions il y a deux matchs, on était morts. Et là, grâce à nos performances et grâce à la Juventus qui a joué le jeu – il faut le dire, la dynamique nous est favorable, ça doit booster le moral des troupes. On a la possibilité de se qualifier si on l’emporte en marquant deux buts de plus que l’adversaire. On a l’occasion de poursuivre notre route en Ligue des champions, la compétition que tous les joueurs rêvent de jouer. »

La rédaction avec Edward Jay