PSG-Liverpool: comment Liverpool a changé sa façon de jouer (et ça marche)

Les leçons de la saison dernière retenues
Le Liverpool tout feu, tout flamme de la saison passée a laissé place à une équipe plus froide, plus clinique. Finis les scores fleuves et l'attaque à tout-va, désormais les Reds affichent une palette plus complète, qui leur permet de gagner sans avoir forcément besoin de marquer trois ou quatre buts. Un changement de mentalité qui a été inspiré à Jürgen Klopp par le parcours jusqu'en finale de la Ligue des champions la saison dernière.
"On a eu un départ de rêve contre la Roma, 5-0 (en demi-finale aller, ndlr), mais on a concédé deux buts à la fin et ça a rendu ça excitant, explique l'Allemand. Contre City (victoire 4-3 en Premier League), quel match c'était, mais ils ont marqué trois buts au cours des deux dernières minutes, ou peu importe, c'était la situation aussi. Que pouvons-nous apprendre de ça? Que la prochaine fois on marque sept fois et qu'ils en marquent cinq dans les dernières minutes? Ce n'est pas possible. Nous devons faire notre propre développement, on verra où ça nous mènera. Je me suis tellement amusé lors des derniers matchs, avec des situations spécifiques, mais le plus amusant c'est quand j'ai regardé les résultats."
Une défense sans vrai point faible
Pour redresser Liverpool et transformer les "douteux" en "croyants", comme il l'avait déclaré à son arrivée, Jürgen Klopp a respecté plusieurs étapes. D'abord, faire de son équipe une formation capable de marquer à tout moment. Désormais, la nouvelle phase est d'être plus solide. En plus d'un travail spécifique et de l'éclosion des jeunes Gomez et Alexander-Arnold, les Reds se sont tournés vers le mercato pour se solidifier. Karius est parti à Besiktas, et Mignolet, Clyne, Moreno, Matip, voire Lovren ont pris place sur le banc et ont été remplacés par Alisson, Robertson et surtout Van Dijk, impressionnant par ses performances et sa capacité à diriger une défense désormais sans vrai point faible.
Un pressing intense… mais plus tout le temps
Marque de fabrique de Klopp, le "gegenpressing" ("le contre-pressing") n'a pas été rangé dans un carton du centre d'entraînement de Melwood. Les Reds vont toujours chercher leur adversaire haut et pressent intensément dès la perte du ballon, mais ne le font plus systématiquement. Car si, comme il l'a expliqué récemment à RMC Sport, le coach de Liverpool estime que cette philosophie de jeu reste "la manière la plus économe de récupérer le ballon", son équipe sait désormais mieux quand souffler un peu et reculer.
"En ce qui concerne le pressing haut, cela dépend du style de jeu de l'autre équipe, expliquait Klopp en octobre. Vous ne pouvez pas le faire si elle ne joue pas. Ce n'est pas que nous ne voulons plus le faire. S'ils jouent, alors on devra être là. C'est une question de maturité et ça fait absolument sens. Avec le nombre de matchs que nous avons, il n'est pas question de courir après un jeu aussi fou. Il faut être malin. Nous essayons d'être cela sans tuer notre nature."
Une mue qui paye
Statistiquement, ce changement paye. La saison dernière en Premier League, Liverpool avait concédé 38 buts en 38 matchs, réussissant 17 clean sheets. Depuis la reprise, en 13 matchs de championnat, les Reds n'ont pris que cinq buts (0,38 par rencontre), un record dans leur histoire à ce stade de la saison. Et Alisson a réussi à garder sa cage inviolée huit fois. Des stats qui font du LFC la meilleure défense du championnat, à égalité avec Manchester City mais loin devant Tottenham et Chelsea (11 buts).
Cette mue n'a quasiment pas d'impact sur les performances offensives, puisque Liverpool marque deux buts par match (26 en 13 rencontres) cette saison, contre 2,2 la précédente. "Nous voulons être plus forts en défense, mais cela ne signifie pas que nous n'avons pas d'intérêt pour les choses offensives, explique Klopp. C'est normal en période d'adaptation. Vous mettez un peu plus l'accent sur quelque chose – fermez cet espace, fermez celui-là – et vous perdez immédiatement un peu de fluidité dans autre chose. Mais nous nous créons suffisamment d'occasions. Nous avons eu de bons résultats et marqué des buts, mais il est évident que nous pouvons nous améliorer. Nous avons besoin de maintenir cette stabilité."
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