PSG-Liverpool: les choix payants de Tuchel

Buffon, un vrai leader
Gianluigi Buffon n’a pas eu grand-chose à faire et ne peut rien sur le penalty de James Milner. Il a un moment d’hésitation qui aurait, aussi, pu coûter cher à ses coéquipiers devant Mohamed Salah en fin de première période (43e). Mais il n’a jamais tremblé. Si on a vu Neymar ou Thiago Silva haranguer le public du Parc des Princes pendant le match, on l’a vu, lui, transmettre sa rage à ses coéquipiers.
Leur transmettre de la confiance, les rassurer, même si son jeu au pied n’a pas toujours été très bon. Les maintenir concentrés, à l’image de plusieurs relances hasardeuses et dangereuses de Presnel Kimpembe sous ses yeux, qu’il n’a pas accablé. Préféré à Alphonse Areola, Buffon a globalement affiché une grande sérénité mercredi et n’a cessé de galvaniser sa ligne défensive. Tuchel a fait le choix de l’expérience contre Liverpool: il a eu raison.
Un schéma tactique innovant
Certes, on a vu James Milner s’affairer, mettre des coups et tenter de donner de l’intensité au milieu des Reds. Mais c’est à peu près tout ce qu’on a vu de l’entrejeu de Liverpool au Parc des Princes. Même quand elle a eu le ballon, l’équipe de Jürgen Klopp a eu toutes les peines du monde à exister. Liverpool n’a cadré qu’un seul de ses sept tirs dans cette rencontre – le penalty de Milner – et si la triplette offensive Firmino-Salah-Mané n’a eu ou presque rien produit, c’est à cause du coup tactique que lui a concocté Thomas Tuchel.
Le technicien allemand avait choisi une formation hybride pour réduire les Reds au silence : un 3-5-2 (voire 3-4-3) modulable sans ballon, pour se muer alors en 4-4-2. De quoi bien occuper la largeur et empêcher à Salah notamment de prendre de la vitesse et de jaillir sur les flancs. Si ce système n’a pas toujours été maîtrisé par les Parisiens, il l’a été suffisamment pour faire plier Jürgen Klopp, en manque d’idées pour contrer ce double pari. Et les Parisiens ont su mettre l’intensité nécessaire pour l’appliquer avec bonheur.
Marquinhos à double emploi
Sa présence comme milieu de terrain devant la défense ressemblait à un pari. Déjà tenté et pas forcément avec beaucoup de bonheur par son entraîneur, notamment lors du match aller où le Brésilien semblait perdu. Mais Tuchel n’a pas seulement demandé à Marquinhos de jouer comme milieu défensif. L’ancien joueur de la Roma a cumulé les fonctions face à Liverpool: n°6 quand l’équipe avait le ballon, défenseur central une fois qu’elle ne l’avait plus, l’international auriverde a su gérer la transition demandée par son entraîneur et a soigné ses sorties de balle. Un double casse-tête pour les Reds, qui n’ont pas su comment le résoudre.
Rabiot, le choix fort
Alors qu'un grand flou entoure son avenir à Paris et qu’une partie du Parc le siffle, Adrien Rabiot était sur le banc pour le rendez-vous le plus important de la saison du PSG. Un choix fort justifié par l’envie de Tuchel d’avoir ses quatre défenseurs centraux sur le terrain et donc, de pouvoir profiter de Marquinhos dans un rôle hybride. L’entrée en jeu du Français (85e, à la place de Mbappé) a aussi contribué à permettre aux Parisiens de poser de nouveau le pied sur le ballon et de gagner en puissance en fin de partie.
Alves, Choupo-Moting, coaching judicieux
Thomas Tuchel devra peut-être gérer dans les jours à venir la frustration d’Edinson Cavani, liée à son remplacement peu après l’heure de jeu par Eric Choupo-Moting (65e). Mais après coup, la sortie de l’Uruguayen répondait bien à un besoin et à une certaine logique finalement. Si Mbappé a raté sa seconde période, le champion du monde français, impliqué sur les deux buts de son équipe, a toujours constitué une menace permanente pour la défense de Liverpool, à l’inverse du Matador.
L’entrée de Choupo-Moting a apporté la fraîcheur et l'agressivité dont semblait manquer l’ancien joueur de Naples. L’entrée de Daniel Alves (65e), à la place d’un Di Maria moins fringant après avoir concédé un penalty, a aussi permis au PSG de replacer très haut le curseur dans ce domaine et de mieux exploiter le ballon.