RMC Sport

PSG-Real: Blanc n’a "pas d'autre choix qu'être optimiste pour Ibrahimovic"

placeholder video
Un peu déçu du résultat nul (0-0) de son équipe contre le Real Madrid, ce mercredi en Ligue des champions, Laurent Blanc a évoqué la nouvelle prestation décevante de Zlatan Ibrahimovic. L’entraîneur PSG n’a pas nié les difficultés de l’attaquant suédois mais estime qu’il doit continuer à le soutenir pour croire à son retour en forme.

Laurent, êtes-vous satisfait de ce match ?

Non puisqu’on n’a pas obtenu le résultat que l’on cherchait. Quand cela arrive, tu es forcément un peu déçu. Après, il faut faire une analyse globale des deux périodes. La première mi-temps a été beaucoup plus décevante que la seconde en ce qui nous concerne. On s’est amélioré en seconde période, notamment au niveau de la maîtrise. En première période, on a été très bon dans la construction de jeu dans notre partie de terrain, on a bien sorti le ballon. Mais on a perdu tous nos ballons dans la zone fatidique du milieu de terrain. On leur a redonné le ballon rapidement, donc ils ont été ravis de cela et ça nous a empêché d’être dangereux. On n’a pas pu sortir le bloc et on a toujours été sur la défensive. C’était nettement meilleur en deuxième période. Et ce qu’on a vu du PSG en première, on l’a vu du Real en seconde. Leurs joueurs faisaient des mauvais choix et des mauvaises passes alors qu’ils réussissaient tout techniquement dans les 45 premières minutes. On avait beaucoup d’ambitions en début de match mais il faut avoir les moyens de les mettre en pratique sur le terrain et ça a été plus compliqué que prévu.

Attendiez-vous plus de prise de risques et de créativité de votre trio offensif ?

Dans ce domaine, avec notre philosophie de jeu, il faut que l’on soit patient. On a l’habitude de repartir de derrière et d’étaler notre équipe. Cela entraîne le fait que nos défenseurs soient très bas, nos milieux dans notre moitié de terrain et nos attaquants pratiquement sur la ligne médiane. Il faut savoir être patients quand on arrive à bien sortir le ballon comme on a su le faire ce soir. Dans ce domaine-là, on a été très bon. Le Real a essayé de nous gêner mais ils ne l’ont pas fait du tout. Mais dans cette zone, quand on arrive à toucher un joueur offensif, il faut être patient : on est encore trop loin du but adverse et on ne peut pas se permettre de perdre le ballon ou de faire des mauvais choix techniques. Ça met tout le collectif dans l’embarras. On a fait cette correction en seconde période et ça a été mieux, notamment en fin de match. On s’est ouvert aux contres du Real mais c’était le prix à payer pour essayer de gagner ce match. On a failli prendre un but sur un contre mais j’aurais aimé qu’on puisse afficher ce style de jeu dans les deux périodes. On ne l’a pas fait, on a été trop moyen dans ce domaine et à cause de cela, je pense qu’on a manqué de percussion offensive.

Avez-vous des satisfactions ?

Il y en a. On peut être déçu, oui. On pensait que le Paris Saint-Germain pouvait dominer cette équipe du Real et on s’aperçoit que pour le faire, il faut être très bon, même si le Real a quelques absences. Peu d’équipes arrivent à dominer le Real. Mais je pense qu’on a rivalisé avec cette équipe. On ne l’a pas dominée mais ils ne nous ont pas dominés de façon nette. C’est pour cela que je dis que le nul est un résultat équitable vu la physionomie du match. Défensivement, le Paris Saint-Germain a été très bon. On s’attendait à ce qu’il le soit offensivement, car il faut l’être pour marquer des buts, mais ce soir notre grande satisfaction vient de notre défense, de notre gardien et de notre bloc. Mais j’aurais aimé un peu plus de puissance offensive. Vu la qualité des joueurs sur la pelouse, on pouvait aussi s’attendre à un match ouvert avec des buts mais ça a fini à 0-0.

« J’ai le choix de ne pas le mettre dans la composition d’équipe »

Votre meilleure fin de match a coïncidé avec l’entrée de Javier Pastore…

Ça s’est votre analyse personnelle. Il a amené ce qu’il devait amener. Après, il y avait la fatigue de tous les joueurs sur le terrain et Javier Pastore amène quelque chose. On a l’air d’être surpris qu’il nous amène de la maîtrise du ballon. C’est ce dont on a manqué en première mi-temps. J’ai pensé, peut-être à tort, qu’on pouvait avoir la maîtrise technique avec l’équipe alignée d’entrée.

Qu’est-ce qui vous fait penser que Zlatan Ibrahimiovic peut retrouver le niveau qui était le sien il y a encore quelques mois ?

Il faut toujours être optimiste et c’est le rôle d’entraîneur parce qu’on est conscient que l’effectif ne va pas forcément beaucoup évoluer dans l’année. Il faut faire avec les garçons qui jouent, ceux qui sont en difficulté, qui sont en méforme... Il faut que tout le monde soit très fort dans un match comme ça pour inquiéter une équipe telle que le Real Madrid. Donc je n’ai pas le choix. A nous de faire en sorte que tous les joueurs, que ce soit Zlatan ou les autres, soient dans la meilleure des formes dans un futur assez proche.

Avez-vous le choix de ne pas le faire débuter ?

Oui, j’ai le choix de ne pas le mettre dans la composition d’équipe, de lui donner 15 jours de repos aussi, mais j’ai aussi le choix de l’encourager, de le faire travailler, que ce soit lui ou un autre, pour être à son meilleur niveau quand il faudra l’être, c’est-à-dire sur des matches comme aujourd’hui mais aussi sur des matches beaucoup plus décisifs dans le courant de la saison.

Paris a raté l’occasion d’envoyer un signal fort ce soir…

Je vais vous expliquer quelque chose qui me fait vivement réagir. On dit qu’il fallait que le Paris Saint-Germain batte le Real Madrid pour envoyer un signe à l’Europe. Oui effectivement, si on avait gagné le Real Madrid tout le monde aurait dit « le Real Madrid, il n’y a pas beaucoup d’équipes qui les battent... » Mais des matches de référence, on en a ! On a l’impression qu’on n’a aucun. Le PSG a battu Barcelone. L’an dernier on a battu Chelsea dans les conditions qu’on connait. Et je pense que ça, tous les clubs d’Europe l’ont en tête. Mais faire ça ne vous garantit pas d’être présent dans le dernier carré de la Ligue des champions. Le projet à quatre ans et être capable d’être là où et d’aspirer ce qu’on veut faire, je pense que c’est très rapide.

Loïc BRILEY