Ribéry, encore une sale soirée

César Azpilicueta et Franck Ribéry - -
Le Vélodrome, Franck Ribéry l’avait quitté sur un tracteur, pour un tour d’honneur, au printemps 2007. Il l’a retrouvé ce mercredi avec le maillot du Bayern Munich sur les épaules et un sérieux mal de tête. Car les supporters marseillais, en souvenir de son attitude au moment de son départ, lui ont réservé un accueil détestable. Avec des sifflets et des chants insultants dès l’échauffement puis une banderole moqueuse à la demi-heure de jeu (« Ribéry arrête de courir, ton cerveau n’arrive pas à suivre »).
De quoi mettre ses nerfs à rude épreuve. Après avoir ostensiblement donné un grand coup de pied dans un ballon en direction du virage Sud, à quelques minutes du match, il a passé l’essentiel de la première période à s’en prendre à certains de ses coéquipiers et à ses adversaires. Psychologiquement, ce n’était pas le « Docteur Ribéry » de la Bundesliga mais le « Mister Francky » de l’équipe de France. Ce joueur qui s’énerve, s’agace, quand il ne réussit qu’un nombre infime de ses initiatives (0 tir).
Azpilicueta n’a pas tremblé
Quand il partait en contre, la jambe de Rod Fanni repoussait son crochet (25e). Quand il tentait de semer le danger aux abords de la surface marseillaise, qu’il réclamait une faute, l’arbitre ne bronchait pas (32e). Et surtout, à chaque fois qu’il s’avançait face à Cesar Azpilicueta, le Boulonnais perdait son duel. Dur, de vaincre ses vieux démons, de briser ce cadre dans lequel il s’enferme dès qu’il franchit la frontière franco-allemande. L’Espagnol, qui avait la vitesse nécessaire pour répondre à ses accélérations, l’a interdit de faire la différence.
Et ne s’est pas privé pour contre-attaquer. Le milieu de terrain français a d’ailleurs fini par s’en prendre directement au latéral marseillais, l’insultant après une incompréhension sur une balle à terre (50e). En sortant à la 78e minute, Franck Ribéry s’est tourné pour applaudir les 2 000 Munichois qui étaient venus profiter du soleil méditerranéen. Les Marseillais, eux, lui ont réservé une dernière bordée de sifflets. Il ne sera dans son élément que mardi prochain, à l’Allianz Arena. Où le public fête tous les week-ends son « Kaiser Franck ».