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"Je voulais une équipe de milieu de tableau": aux origines de la passion dévorante du prince William pour Aston Villa

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Le prince héritier du Royaume-Uni n’a jamais caché son amour pour Aston Villa. Souvent présent à Villa Park, William ne devrait pas manquer l’affrontement face au PSG en Ligue des champions. Il pourrait même se rendre au Parc des Princes ce mercredi soir (21h) pour le quart de finale aller.

S'il y en a bien un qui ne devrait pas rater une miette de ce quart de finale de Ligue des champions d'Aston Villa contre le PSG, c'est lui. Véritable fan de sport, à l’instar des autres membres de la famille royale, le prince William, héritier du trône d'Angleterre, voue une vraie passion au club basé à Birmingham depuis sa plus tendre enfance.

Villa n'est pourtant plus un cador du Royaume depuis fort longtemps, et ce n'est même pas une équipe de Londres, où le fils de Charles passe le plus clair de son temps. Mais l'histoire d'amour est là. Et elle dure. Comment est-elle née? "King Charles, prince à l’époque, est un jour venu à Villa Park pour ouvrir une nouvelle tribune", raconte Colin Abbott, historien du club auteur de neuf livres. "Et selon certains, on donna à Charles un t-shirt de Villa pour William, qui est devenu fan. À l’école, tout le monde était pour Liverpool ou Manchester United, il voulait quelque chose de différent. Il vient régulièrement au stade, comme Tom Hanks."

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La version du principal intéressé diffère un peu, mais l'idée est là. "Il y a longtemps, à l'école, je me suis mis au football, à fond", a expliqué un jour William. "Je cherchais un club à soutenir, et tous mes amis à l'école étaient soit des fans de Manchester United, soit des fans de Chelsea. J'avais des amis de la famille qui m'ont emmené à mon premier match d'Aston Villa quand j'étais plus jeune, car ce sont de grands fans de Villa", a-t-il confié à la BBC.

"C'était contre Bolton. J'étais assis dans les tribunes avec mon bonnet et je me souviens que Paul Merson jouait pour Villa à l'époque. Je ne voulais pas suivre les équipes ordinaires, je voulais avoir une équipe qui soit plus au milieu du tableau, qui puisse me procurer des moments de montagnes russes émotionnelles, plus intenses."

Avec le recul, William estime toutefois que "c’était une mauvaise idée". Car supporter Aston Villa - club au palmarès prestigieux mais qui n'a plus rien gagné depuis une League Cup en 1996 - est synonyme parfois de trop-plein d’émotions. Mais pour le prince, la passion s'est renforcée dans l'adversité. Et tout a basculé en 2016, lorsque les Villans sont descendus en Championship.

"Je ne me suis pas trop impliqué au début. Mais la relégation m'a rendu encore plus intéressé, étrangement. J'ai grandi en regardant Ceefax (le télétexte britannique pour consulter les résultats, NDLR) à la télévision, et les dernières pages des journaux. Si vous n'aviez pas ces informations à portée de main, vous étiez un peu à l'écart. Mais maintenant, on peut obtenir tellement de données et suivre en permanence les performances de son équipe, et les discussions et les débats sont beaucoup plus nombreux. C'est comme ça que ma passion a vraiment grandi."

Superstition avec les enfants

Une passion qu’il vit autant qu’il le peut à Villa Park, où il est devenu adepte des démonstrations de joie en tribunes. En 2019, lors de la montée en Premier League, il n’a pas hésité à sauter dans les bras de John Carew. L’année suivante n’a pas non plus été de tout repos pour le prince William, "dans un état de nervosité extrême" lorsque Villa a évité de peu la relégation. "Mes enfants me regardaient avec horreur pendant que je sautais du canapé en hurlant à tue-tête. C'est une très bonne nouvelle qu'en tant que président de la Fédération anglaise, je puisse me cacher pendant certains de ces moments, où je ne suis pas visible, car c'était l'un des moments les plus stressants de ma vie, comme j'imagine que chaque fan de Villa l'a ressenti ce jour-là."

Si les performances d’Aston Villa lui procurent des émotions intenses, le prince William met également toutes les chances de son côté pour donner de l’énergie positive aux joueurs, avec un brin de superstition.

"Si je suis seul à la maison avec les enfants, je ne prends probablement pas de pinte avant le match, mais je suis un peu superstitieux sur l'endroit où je m'assois quand je les regarde. Si nous ne nous en sortons pas très bien, je commence à me déplacer assez rapidement dans la maison et je mets les enfants dans différentes positions en espérant que cela va faire tourner la chance", révélait ainsi le futur roi d’Angleterre.

Mais est-ce que George, Charlotte et Louis suivent également les traces de leur père? Le prince de Galles laisse à chacun sa liberté de supporter le club de son choix, même si l’aîné semble prendre la même direction. "Où qu’il soit, quand Aston Villa joue, il s’assoit pour suivre le match", révélait Mike Tindall à propos de George, dans des propos relayés par Point de Vue. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que le deuxième membre de la famille royale dans l’ordre de succession assiste à des matchs aux côtés de son père, notamment lors de la finale du dernier Euro perdue par les Three Lions face à l’Espagne.

"J'essaie de ne pas être partial, mais évidemment, ils voient à quel point je suis passionné et ils regardent les matchs avec moi. J'essaie de partager un peu cet amour, rappelait William. Ils portent des maillots de Villa et me demandent de venir aux matchs avec eux, mais ils ont aussi d'autres maillots."

Adepte des forums de supporteurs et "bon VRP"

Malgré son statut et en tant que fan de la première heure d’Aston Villa, le prince de Galles n’hésite pas à partager sa passion au-delà de sa famille. En début d’année, il a organisé une rencontre surprise avec un groupe de huit supporteurs de Villa dans un pub Wetherspoon à Birmingham, où il a notamment révélé qu'il était un contributeur régulier, bien qu'anonyme, aux forums de discussion en ligne.

"C’est un vrai supporter, un supporter actif", décrit Stephen Morley, représentant du groupe de fans Aston Villa Supporters Trust. "Il s’est déjà déplacé, c’est un bon VRP pour nous. La royauté ici, c'est important. Donc il représente quelque chose de positif."

Très actif derrière son écran, le prince William est aussi coutumier des échanges avec les joueurs et le staff, comme ce fut le cas avant le huitième de finale retour de Ligue des champions contre Bruges, où il s’est rendu au centre d’entraînement des Villans. "J'ai vraiment essayé de faire un effort pour être présent à tous les matchs de Ligue des champions, car j'ai l'impression que c'est quelque chose dont il faut profiter tant qu'on y est." En parallèle, il a même tenté de convaincre le sélectionneur de l'Angleterre, Thomas Tuchel, d’appeler davantage de joueurs de son équipe préférée.

La C1 représente un bol d’air frais pour le club anglais, huitième de la phase régulière et qualifié pour les quarts de finale face au PSG. Pour la manche aller, ce mercredi soir (21h) au Parc des Princes, le futur souverain a d'ailleurs été invité par Nasser Al-Khelaïfi, président parisien. Traversera-t-il la Manche pour l'occasion? C'est possible. Mais à quelques heures du coup d'envoi, sa présence n'est pas encore confirmée. Et elle ne le sera - ou non - que tardivement, notamment pour des raisons de protocole.

Avec Unai Emery à son bord, Aston Villa ne s’interdit pas une nouvelle épopée européenne comme en 1982, lorsque le club avait remporté la Coupe d’Europe des clubs champions. Cette même année, un certain William Arthur Philip Louis voyait le jour, comme si cette relation était déjà écrite.

Analie Simon (avec VJ)