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La Major League Soccer, nouvel eldorado des milliardaires

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Alors que le championnat nord-américain, la Major League Soccer, va bientôt s’achever avec la finale Seattle-Toronto, le magazine économique Forbes s’est intéressé à la valorisation et aux gains des 24 clubs participants. Et ce qui frappe c’est la valeur estimée des équipes, de plus en plus proche des standards européens.

Une valorisation moyenne de 313 millions de dollars (281 millions d’euros), allant de 500 millions de dollars (449 millions d’euros) pour Atlanta United, le tenant du titre, à 190 millions (170 millions d’euros) pour les Colorado Rapids, la MLS est une ligue de plus en plus riche.

Sa croissance est estimée à 30% par an, selon le magazine Forbes, soit deux fois plus que la croissance du championnat phare, la NBA, à 13%, et bien plus que la NFL (11%), la MLB (8%) et la NHL (6%). De nombreux investisseurs estiment d’ailleurs que le "soccer" devrait, dans les prochaines années, prendre une importance toute particulière sur le sol américain.

Ce qui attire des liquidités et de l’argent en masse. Actuellement, bien que 17 clubs sur 24 n’aient pas réussi à dégager de l’argent sur la saison en cours, contre seulement 10 sur l’ensemble des ligues de basket, de baseball, de foot US et de hockey réunies, on n’hésite plus à parier sur le football outre-Atlantique.

Plus de 350 millions d'euros d'investissements

Le milliardaire Joe Mansueto, 195e fortune mondiale, a notamment dépensé la bagatelle de 400 millions de dollars (359 millions d’euros) pour s’accaparer l’intégralité du club des Chicago Fire. Nous sommes très loin du prix d’achat des clubs en Ligue 1 française, avec Paris et Marseille, à 45 millions d’euros, ou Lille, Bordeaux, Monaco, Nice, tous rachetés entre 70 et 100 millions d’euros.

Aujourd’hui, une équipe de MLS, classée 8e lors de la saison régulière et même pas qualifiée en play-offs, peut être vendue 359 millions d’euros. Alors qu’en France, tout le monde s’étonnait des 100 millions d’euros dépensés par Jim Ratcliffe pour s’offrir l’OGC Nice.

Les observateurs pronostiquent en effet une explosion du soccer, avec notamment la renégociation des droits TV nationaux et internationaux, en 2023, qui pourraient atteindre des sommets, et surtout l’organisation de la Coupe du monde en 2026 (au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique).

L’objectif est de dépasser la popularité de la NBA, de la NFL ou de la MLB, les sports majeurs en Amérique.

Un futur en pleine croissance

Il y a 25 ans, lorsque les Etats-Unis avaient accueilli, pour la première fois de leur histoire, la Coupe du monde 1994, le championnat de MLS avait été lancé dans le plus grand anonymat. Mais la découverte du sport le plus populaire de la planète avait provoqué un boom de sa fréquentation et de sa pratique.

Avec cette deuxième Coupe du monde, dans 7 ans, les propriétaires espèrent le même effet et parient sur les équipes de MLS. En conséquence, les prix flambent. Toujours d’après Forbes, 11 clubs sont valorisés à plus de 300 millions de dollars (269 millions d’euros) et la société financière propriétaire de la MLS, la Soccer United Marketing (SUM), génère 350 millions de dollars (314 millions d’euros) de revenus annuels. En 2017, elle était même évaluée à 2 milliards de dollars (1,80 milliard d’euros).

Les billets verts semblent donc affluer sur le sol américain, peut-être jusqu’à rattraper voire dépasser les standards européens …

Pierre Rondeau