"Miami aujourd’hui, c’est le Brésil!": comment les Sud-américains mettent le feu à la Coupe du monde des clubs

Un peu de crème solaire sur la nuque, les pieds dans le sable, et l’océan à perte de vue. Devant vous, des Brésiliens ont ramené leur ballon, leur musique sur une enceinte, et leur maillot de Flamengo, attaché à leur taille. Non, vous n’êtes pas à Rio, mais bien à Miami, veille de Flamengo-Bayern Munich, en huitièmes de finale de la Coupe du monde des clubs.
“C’est trop bien, c’est comme si on était à Rio de Janeiro, on est comme à la maison”, sourit Renato, qui a fait 6 700 km de vol pour rejoindre le sud de la Floride. “L’atmosphère ici est tournée autour du sport et du soleil qui brille, et j’espère que Flamengo va briller aussi!”, lance le supporter, visiblement inspiré.
Comme les fans de Boca Juniors avant eux, ceux de Flamengo envahissent l’iconique plage de Miami. “Pour les Sud-américains ça a été une grande opportunité de se montrer au monde, loin de leur maison et de leur zone de confort, estime Augusto Rakijar, journaliste pour le média argentin Canal 12, et présent à Miami. "Ils ont cette forme particulière de vivre le sport, d’accompagner leur équipe, cette folie d’annuler ou de transformer les vacances en famille pour venir voir le club de leur vie.”
Environ 200 000 supporters sud-américains
“C’est ça notre état d'esprit : vivre football tous les jours, et profiter de ce sport enfant comme adulte”, confirme Renato. Au total, environ 200 000 supporters sud-américains ont fait le déplacement aux États-Unis pour le Mondial de clubs. De quoi “sauver” la compétition d’une ambiance morose?
“Ils ont donné une importance spéciale à ce tournoi, répond Augusto Rakijar. Il y avait beaucoup de scepticisme en Europe pour ce Mondial, mais les supporters, avec toutes ces couleurs argentines, brésiliennes, sud-américaines, ont donné une particularité au tournoi.”
Une ambiance qui continuera en quart de finale, puisque Palmeiras est déjà qualifié pour le prochain tour, et pourrait être rejoint par Fluminense et Flamengo en cas d’exploits contre l’Inter ou le Bayern. “Flamengo, c’est l’ambiance même, non ?”, rigole Milton, posé dans le sable floridien. “Miami c’est le Brésil aujourd’hui, on a déjà croisé beaucoup de supporters. On chante, on crie, on fait de la musique. Ce Mondial arrive à réunir des gens de partout dans le monde, qui montrent leur particularité et leur culture”, ajoute-t-il.
“On va mettre une ambiance comme au Maracaña”
“Contre le Bayern, on va mettre une ambiance bien rubro-negra (surnom du Flamengo), une ambiance comme au Maracanã”, promet Vitor, un autre supporter qui profite de South Beach.
Durant cette première édition de la Coupe du monde des clubs, l’ambiance sud-américaine envoûtante a parfois contrasté avec le reste. Les supporters européens ont moins fait le déplacement, les stades clairsemés ont fait tâche, et le désintérêt d’une grande partie du pays hôte n’ont pas aidé.
Mais la FIFA pourrait avoir l’opportunité de surfer sur la vague brésilienne. La Confédération brésilienne de football a fait part de son intérêt pour accueillir la prochaine compétition.
Des clubs performants sur le terrain
Sur le terrain, l’intérêt sportif est aussi passé par les Sud-américains, seuls avec l’Inter Miami à avoir battu des équipes européennes. “On voit toujours les équipes européennes comme les meilleures, on ne cherche à suivre que leurs championnats, mais finalement on montre notre qualité au monde", se réjouit le supporter de Flamengo Renato. "Au-delà de nos qualités, on joue au foot avec quelque chose qui manque en Europe : la joie de jouer au foot. Le plaisir, c’est l’énorme différence.” À voir si le joga bonito permettra à Flamengo d’éliminer le Bayern Munich ce dimanche.